Mis à jour au 1er janvier 2017, le label «Swiss made», qui protège les marques de montres contre la concurrence mondiale, est contesté pour sa rigidité et sa complexité. Ce cas illustre un phénomène plus large: la loi n’arrive plus à encadrer le progrès.
A ce jour, le logiciel de la smartwatch (montre intelligente) qui veut pouvoir utiliser le fameux label doit être suisse. Valère Gogniat, journaliste au Temps, résume parfaitement l’aberrante situation: «Problème, personne n’a clarifié à quoi renvoyait ce mot-clé (logiciel). Au système d’exploitation? Aux applications de la montre? Aux microprogrammes qui pilotent les composants? La Fédération Horlogère admet cette lacune et prévoit d’interpréter la loi au cas par cas. C’est insuffisant.» On nage en pleine incertitude, comme si la logique même du nouveau paradigme restait incomprise par le législateur.
Après avoir manqué le virage du quartz par arrogance, l’horlogerie de notre pays saura-t-elle négocier ce nouveau changement profond du paysage horloger? Rien n’est moins sûr…