Le Regard Libre N° 70 – Jean-David Ponci
Brahms, une réputation de misanthrope, une musique souvent lourde, trop académique. Brahms, un Allemand du Nord, n’aimait guère la France, et les compositeurs français n’ont eu de cesse de le dénigrer. On disait que, grâce à ses nombreux voyages en Italie, sa choucroute était souvent arrosée d’ambroisie, la boisson des dieux. C’est vrai… Derrière une certaine pesanteur, il y a des passages «divins» d’une intense beauté. C’est pourquoi, s’il me fallait emporter sur une île déserte une seule minute de musique, c’est chez Brahms que je la prendrais. Brahms est, en réalité, un homme profondément blessé par une enfance malheureuse comme musicien dans un cabaret du port de Hambourg; mais c’est de cette blessure que surgit la musique sublime que je choisirais de garder. Cette blessure nous aidera peut-être aussi à mieux le comprendre et à lui pardonner sa gauch