Gabriele Münter a eu le malheur d’être la concubine d’un trop grand nom de l’histoire de l’art, le peintre russe Vassily Kandinsky, génial pionnier de l’abstraction. Ce compagnonnage a pour effet qu’on peut immédiatement la situer dans une sorte de diaporama de l’art au XXe siècle, mais il la condamne également à lutter dans l’ombre d’une trop forte présence. Elle était pourtant bien plus qu’une amante et une muse, elle fut une peintre et graveuse importante et la gardienne de la mémoire même de l’avant-garde munichoise d’avant 1914 au cœur de l’Allemagne nazie. Une exposition à Berne replace cette artiste en pleine lumière.