Les mercredis du cinéma – Marina De Toro
Après plusieurs années d’attente, les jeunes des années 2000 et 2010 vont enfin pouvoir découvrir la suite du dessin animé les Indestructibles sorti en 2004. Ce nouvel opus est la continuation du premier film qui s’achevait sur l’attaque du Démolisseur voulant dérober l’argent des banques. Tous les membres de la famille Parr enfilent les costumes rouges mythiques des Indestructibles pour arrêter ce puissant cambrioleur. Néanmoins, les super-héros restent toujours hors-la-loi dans cet univers et les Indestructibles ne sont pas applaudis par les autorités lorsqu’ils interviennent pour sauver le monde.
Heureusement pour les Indestructibles, Winston Devor est du côté de la réhabilitation des super-héros et il souhaite à tout prix utiliser l’influence de son entreprise DEVTECH pour changer la perception de la société sur ces individus hors du commun. Elastigirl, ou Hélène Parr, est choisie par Winston pour effectuer des missions sauvetages, avec une caméra embarquée créée par sa sœur, afin de montrer au monde entier la nécessité d’avoir les super-héros en activité. La super-héroïne va cependant être confrontée à l’Hypnotiseur qui parvient toujours à s’enfuir et qui suscite des questionnements quant à ses modes de fonctionnement…
Des visuels impressionnants
Entre 2004 et 2018, il était évident que la qualité numérique serait différente, mais elle s’avère tout à fait exceptionnelle au niveau microscopique. En effet, les vêtements de Mr. Indestructible, ou Bob Parr, se rapprochent de la réalité avec le détail de la texture et du froissement. Puis, on voit l’attention particulière des concepteurs sur les mouvements du corps des personnages dont le soulèvement et l’abaissement de la cage thoracique dans le processus de respiration. Tous ces nouveaux détails n’empêchent pas une grande proximité graphique du premier film afin de donner cet effet d’une suite sans interruption.
L’univers des Indestructibles est aussi intéressants au niveau de sa composition qui mélange à la fois le style des années 1960 aux Etats-Unis, mais également une technologie avancée digne de la science-fiction. Les studios Pixar ont donc réussi le pari du visuel qui nous présente non seulement le niveau technologique actuel, mais aussi la capacité de rester proche de l’original.
Des questionnements et des critiques
Les Indestructibles 2 est divertissant avec ses scènes d’action, les démonstrations époustouflantes des super-héros et surtout les nouvelles capacités enfin dévoilées du très jeune Jack-Jack de la famille Parr. En plus des cascades, ce dessin animé pose des questions intéressantes notamment au sujet la législation contre les super-héros : faut-il obéir à une loi injuste ? Cette interrogation est fondamentale et est débattue depuis l’avènement des sociétés modernes, mais il y a aussi des questions beaucoup plus actuelles et critiques concernant notamment la technologie. C’est à travers l’Hypnotiseur que l’idée est soulevée et il soutient que les nouvelles technologies, comme les super-héros, asservissent les individus en les rendant faibles et passifs dans la société.
Au final, ce dessin animé joue avec les limites du manichéisme, car les super-héros sont hors-la-loi alors qu’ils sont représentés comme des « gentils » et les « méchants » sont des êtres complexes et révoltés comme nous l’avons vu avec la déception de Syndrome dans le premier film. Par contre, le scénario aurait pu être plus élaboré car le dénouement est facilement décelable. Toutefois, n’oublions pas que ce film est originellement destiné aux enfants, ce qui n’empêche pas les plus âgés de passer un moment divertissant !
Ecrire à l’auteur : marina.detoro@leregardlibre.ch
Crédit photo : © The Walt Disney Company Switzerland