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«Los Buscadores»: aventure homérique au Paraguay3 minutes de lecture

par Hélène Lavoyer
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Neuchâtel International Fantastic Film Festival (NIFFF) – Hélène Lavoyer

Dans les rues d’Asunción, au Paraguay, Manu (Tomás Arredondo) livre des journaux pour quelques sous. Quelques jours avant sa mort, son grand-père lui cède un livre dans la couverture duquel il découvre une carte. Après quelques investigations, plus de doutes : cette carte mène à un trésor, en partie du moins. Manu et son ami Fito (Christian Ferreira) entraînent Don Elio (Mario Toñanez), un passionné d’histoire jadis chasseur de trésor, et Ilu (Cecilia Torres) dans une aventure qui les mènera d’espoirs en découvertes et les poussera à user de ruse et d’intelligence pour parvenir à leurs fins.

Bande-son et image magistrales

Tout au long de ce film d’aventure, le regard est rivé sur l’action qui semble ne jamais s’étioler. Les rues d’Asención, une toute nouvelle découverte pour quiconque n’a jamais foulé la ville, sont charmantes dans leur délabrement, mais rappellent tout de même que la qualité de vie de ces gens n’est pas celle d’un contemporain en Suisse. De belles scènes aux couleurs naturelles sont proposées par Juan Carlos Maneglia et Tana Schembori, comme celle où Manu et Fito, dépités, se partagent un maté avec, en arrière plan, une vue d’Asención sous le ciel bleu.

Autour de la bande-son, difficile de reprocher quoi que ce soit au compositeur Derlis A. Gonzàlez ou aux musiciens de l’Orchestre Symphonique National du Paraguay. Dans la création comme dans l’interprétation, la tension monte et descend et s’anime sans arrêt au gré de cette musique prenante et épique, parfois un peu impérieuse. Des scènes de course-poursuite poignantes grâce aux rythmes suivis par le spectateur, lui aussi actif et présent dans l’aventure, et qui attend la prochaine épreuve, fébrile.

Des personnalités

Il arrive que des scénarios incroyables soient ternis par le manque de travail sur les personnages. Dans Los Buscadores, tous ont été explorés et étoffés avant le tournage. Chacun des personnages gravitant autour de cette histoire de trésor est unique et permet au groupe de continuer l’aventure grâce à ses particularités. Manu est un jeune homme simple, déterminé, joueur ; l’ami de Fito, lui, est endetté, jovial, énergique. Et tous deux se tirent vers le haut dans cette aventure où le trésor n’est qu’un prétexte pour s’extirper des habitudes de leurs vies et de l’inondation qui menace la ville et sa population.

Autour des quatre personnages principaux gravitent encore la grand-mère et la mère de Manu, son petit frère, une collègue d’Ilu, si méchante et ridicule qu’on en vient à la détester, une autre servante, le chef de la sécurité de l’ambassade sud-africaine où le trésor est enterré. Et chacun d’entre eux apportent par leur rôle qui n’est jamais futile une touche d’humour, de danger ou encore de mystère, notamment avec Don Elio qui n’a de cesse d’apporter le détail manquant pour continuer la quête.

Humour léger et agréable

Les personnages communiquent également un humour léger, insouciant et audacieux à l’image de la jeunesse de la plupart d’entre eux. Dans la méprise et la méfiance d’Ilu à l’égard de Manu, le sourire est de mise, mais c’est également à cause de la relation d’un personnage à l’autre : sans les avances répétées de Manu, parfois grotesques, elle n’aurait pas l’occasion de l’envoyer paître. La scène finale est drôle et retourne la situation d’une façon intelligente, en faisant subir aux personnages un énième défi, cette fois inutile.

Somme toute, c’est en présentant l’aventure et la poursuite au trésor comme un épisode de la vie des personnages et non comme toute leur existence (c’est le cas dans Indiana Jones par exemple) qu’il devient possible de comprendre également la façon qu’ils ont de vivre en dehors de l’aventure, et ce non seulement grâce à leurs personnalités bien ficelées, mais également par une multiplicité de cadres d’action et en permettant à Manu, Ilu, Fito et Don Elio de tester leurs aptitudes sur différents plans.

LOS BUSCADORES (Juan Carlos Maneglia) – NIFFF – El Dorado
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Virginia Eufemi
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Ecrire à l’auteur : helene.lavoyer@leregardlibre.com

Crédit photo : © NIFFF

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