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Société

Interview

Frédéric Taddeï: «Les gens n’aiment plus le débat»14 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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Frédéric Taddëi a commencé sa carrière de journaliste en 1990 en fondant son propre magazine papier, intitulé «Maintenant», qui lui a servi de carte de visite. Photo: Nicolas Brodard pour Le Regard Libre

L’animateur de feu l’émission télé de débat «Ce soir ou jamais», qui prendra la direction du magazine Marianne le 1er mars, publie chez Grasset une série de volumes dont chacun répertorie ce que les célébrités ont fait à un âge précis. Rencontre automnale à Paris.

(En collaboration avec Nicolas Brodard)

Il en a eu l’idée à 56 ans, elle a abouti quand il a soufflé ses 63 bougies. L’âge, Frédéric Taddeï y consacre une collection de livres aux Editions Grasset. Les Birthday Books sont des catalogues d’anecdotes sur ce que les personnes célèbres ont fait – ou pas – à votre âge. Quinze volumes sont déjà parus – 18 ans, 33 ans, 50 ans… – et dix sont encore prévus. Les premiers titres célèbres de chanteurs y côtoient les échecs scolaires de fameux mathématiciens ou politiciens.

Ce nouveau projet de Frédéric Taddeï est à l’image de son éclectisme et de sa curiosité sans attachement. Que de vertus pratiquées dans son émission «Ce soir (ou jamais!)» de 2006 à 2016 sur la télévision publique, où échangeaient sur l’actualité des personnalités de toutes disciplines et sensibilités, dont de nouvelles figures comme Natacha Polony (à laquelle il a été annoncé cette semaine qu’il allait succéder à la tête de l’hebdomadaire Marianne le 1er mars) ou Agnès Verdier-Moliniéou, ou des personnages que l’on ne voyait pas ailleurs mais dont tout le monde parlait alors, comme Dieudonné ou Soral, ce qui a généré quelques sévères critiques.

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Le plus intello des animateurs a ensuite présenté «Interdit d’interdire» sur RT France, avant de quitter la chaîne russe lorsque la guerre a éclaté. Puis, «Les visiteurs du soir» sur CNews n’ont duré qu’une saison. Ce qui a changé? Pas Frédéric Taddeï, assure-t-il, mais le désir de débat dans la société, qui a diminué au profit de la pensée en silo. Dans un café de son quartier, à Paris, le journaliste dandy sans tabou ni carte de presse partage sa vision de l’âge, des changements d’époques… et du débat, qu’il aura pour défi de servir au sein de sa nouvelle activité dès le 1er mars à la direction de Marianne – une information que nous n’avions pas au moment de l’interview réalisée en octobre.

Le Regard Libre: Pourquoi avoir voulu consacrer une série d’ouvrages au parcours de grandes personnalités à travers le prisme de leur âge?

Frédéric Taddeï : Au fond, l’âge est l’angle mort de l’histoire. On n’y avait pas réfléchi. Les historiens avec qui je parle depuis la sortie de mes Birthday Books sont sidérés de ne jamais avoir présenté l’histoire sous cet angle. On sait qu’Adolf Hitler est arrivé au pouvoir en 1932, mais a-t-on en tête qu’il avait alors 43 ans? C’est très jeune, surtout dans la première moitié du XXe siècle. Même si on le sait, on n’y pense jamais vraiment en ces termes. Figurez-vous que John Kennedy est arrivé à la tête des Etats-Unis à 43 ans lui aussi. C’est le plus jeune président de ce pays. D’une fois qu’on prend l’angle de l’âge, on découvre un tas de choses étonnantes… Mary Shelley a écrit Frankenstein à 18 ans! 

On voit aussi comment certains parcours ne tiennent à pas grand-chose. Celui de Claudia Cardinale par exemple.

En effet! Après s’être rendue à la Mostra de Venise, Claudia Cardinale recevait des propositions de producteurs de cinéma. Elle n’y répondait pas, car elle ne souhaitait pas être actrice. Toutefois, son père a gardé toutes ses lettres, pour le cas où… Et un jour, elle a décidé de faire du cinéma parce qu’elle attendait un enfant et qu’elle a choisi de le garder et de subvenir à ses besoins.

Frédéric Taddeï. Photo: Nicolas Brodard pour Le Regard Libre
Photo: Nicolas Brodard pour Le Regard Libre
Y a-t-il un âge que vous trouvez le plus intéressant?

Non. Tous les âges sont intéressants. C’est le grand enseignement que je tire de cette démarche. Il n’y a pas d’année décisive, il n’y a que des années indécises. Tout se rejoue chaque année, d’une certaine manière. Et cela vaut pour chacun de nous. Au fond, ces noms sont là pour nous tous. Ils divorcent comme nous, se trompent de voie comme nous, ont des coups de chance ou pas comme nous… Ce sont des allégories.

Dans 18 ans, on découvre que les Beatles et les Rolling Stones sont deux groupes fondés par un jeune de cet âge…

Oui. En fait, en musique, on est un génie très jeune. Vous êtes au sommet de votre art entre 22 et 24 ans. C’est vrai aussi bien pour la musique classique que pour le jazz – ou encore la pop, bien sûr, qui est un genre plus rudimentaire.

Vous avez conçu chacun de vos Birthday Books comme un cadeau d’anniversaire idéal à faire à quelqu’un qui porte l’âge mis à l’honneur dans le livre. La journaliste et essayiste Eugénie Bastié, qui apparaît l’un ou l’autre de ces livres, a affirmé dans un entretien de la chaîne YouTube «Transmission» que l’âge auquel la lecture est la plus marquante se situe aux alentours de la vingtaine. Ainsi, ne serait-il pas mieux de lire tous les Birthday Books jeune?

Je suis d’accord que c’est bien de les lire jeune. Cela permet de se préparer à chacun de ces âges! Toutefois, ce que je trouvais intéressant, c’était de proposer quelque chose de totalement inédit: inviter les lecteurs à se plonger dans les livres qui ont été écrits à leur âge, à écouter les musiques qui ont été composées à leur âge, idem pour les films… La plupart des œuvres dont je parle dans ces Birthday Books, je les ai lues, je les ai vues… Mais pas à l’âge qu’avaient les artistes qui les ont créées! C’est tout à fait différent. Lire L’étranger de Camus à 28 ans, l’âge auquel il l’a écrit, est plus intéressant que de le lire à 50 ans.

On retrouve certains noms dans plusieurs des livres. Des personnalités que vous appréciez particulièrement?

Vous imaginez bien que Napoléon est passionnant à chaque âge, tout comme Madonna, Chaplin, Deneuve ou Beyoncé… Ces personnages accomplissent des choses significatives à chaque période de leur vie. C’est fascinant. Il y en a d’autres qui ne font rien pendant longtemps, alors qu’on croit que toutes les vedettes ont toujours été ce qu’elles sont. Et puis, j’ai également oublié certains noms…

Vous parlez des personnalités qui ne faisaient rien à un moment donné. C’est votre cas. Vous écrivez dans les volumes allant de 18 à 27 ans: «Frédéric Taddeï, futur créateur des Birthday Books, ne fait rien.» Cette période a-t-elle été déterminante pour ce qu’allaient devenir ces volumes éclectiques?

Oui. Comme je ne travaillais pas et ne faisais pas d’études, je m’intéressais à tout et personne ne venait me dire qu’il y avait ça au programme et pas autre chose. Je lisais alors de tout, je me rendais au musée, je me baladais… J’ai fait ainsi mes propres universités et me suis aperçu qu’en fait, tout communique. Le jazz, la politique, le cinéma, tout cela est en relation. C’est notamment ce qui a fait en sorte que, plus tard, dans mes émissions, je sois passé d’un sujet à l’autre, et que j’aie pu le faire. Je prends au sérieux de la même façon un économiste, un historien et une actrice porno. Et je les prends également à la légère de la même façon… D’ailleurs, quand on m’a proposé à Canal + de devenir chroniqueur, j’ai refusé si cela signifiait me cantonner à une spécialité. Les Birthday Books s’inscrivent dans cette vision. On y retrouve aussi bien le créateur de PayPal que la maîtresse polonaise de Napoléon ou le peintre George Seurat.

Quel est le but d’une telle mise à plat, qu’on trouvait au fond déjà dans «Ce soir ou jamais» aussi bien que, plus tôt, dans «Paris dernière», une émission où vous exploriez la capitale nocturne et la faune qui y évoluait, le tout filmé en caméra subjective?

Le but est de comprendre son époque. «Paris dernière» était une émission plus légère et plus arty que «Ce soir ou jamais», mais au fond, elles poursuivaient ce même objectif.

Dans Qu’est-ce que le contemporain, le penseur italien Giorgio Agamben écrit que le contemporain est «celui qui reçoit en plein visage le faisceau de ténèbres qui provient de son temps». D’autres considèrent que le contemporain est simplement celui qui est de son époque, sans forcément s’en rendre compte. Comment vous situez-vous dans cette discussion, vous qui tentez justement de comprendre votre temps – et les âges de la vie par-delà les époques historiques? Au fond, le contemporain, s’il est lucide, n’est-il pas forcément un peu réactionnaire?

Je ne connaissais pas ce débat. Il est intéressant. Moi qui ai la prétention de comprendre un peu mon époque, je ne me considère pas comme un réactionnaire, mais j’ai en effet des tendances réactionnaires, comme tout le monde. C’est d’autant plus vrai avec l’âge, car le monde dans lequel je vis ressemble de moins en moins à celui dans lequel j’ai grandi. Ce n’est pas pour autant que je pense que c’était mieux avant. Tout est intéressant; chaque époque l’est. Je suis ravi d’en avoir vécu plusieurs. Or, il faut les comprendre pour ne pas les subir. Sinon, on se replie dans la nostalgie. Pour ma part, j’ai l’impression de comprendre pourquoi les choses sont comme ça aujourd’hui. Il n’y a pas de jugement moral, je reste au niveau de l’analyse et j’essaie de ne pas avoir non plus de jugement esthétique.

Que pensez-vous du concept de progressisme?

C’est une idéologie qui existe en tant que telle depuis les Lumières et qui consiste à dire que les choses doivent aller de mieux en mieux. Il ne faut jamais oublier que, pendant très longtemps, le niveau de vie des gens ne changeait pas. Un paysan sous Henri IV vivait de la même manière qu’au Moyen Age. Le progressisme est manifestement en déclin aujourd’hui. En ce qui me concerne, j’ai une part de moi qui est progressiste, mais surtout vis-à-vis de moi-même. Les choses doivent aller de mieux en mieux, sans quoi je me sens mal à l’aise. C’est d’ailleurs pour cette raison que je ne retourne jamais dans les lieux où j’ai habité. Sinon, j’aurais l’impression de replonger dans ma propre déchéance. Quand je repense aux endroits où j’ai été heureux, je préfère garder ces souvenirs intacts plutôt que de les confronter à la réalité actuelle.

Frédéric Taddeï. Photo: Nicolas Brodard pour Le Regard Libre
Photo: Nicolas Brodard pour Le Regard Libre
Vous avez souvent fait preuve de scepticisme face aux prévisions pour l’avenir. Pourquoi cette méfiance?

J’ai une méfiance naturelle envers les prédictions, car elles sont souvent fausses. J’en ai moi-même fait une dans les années 90, lorsqu’on ne pouvait plus faire des affaires comme on voulait, la guerre comme on voulait, etc. J’ai prétendu que le sexe resterait le dernier domaine de liberté totale, non régulé par les lois. J’ai eu tort. Cela m’a appris à me méfier des discours sur le futur.

Le voisinage entre personnalités de différentes époques que vous créez avec les Birthday Books rappelle à ceux qui auraient tendance à l’oublier que l’être humain a des permanences. Ses sentiments étaient déjà les mêmes dans les œuvres d’Homère, au fond.

Oui, non seulement nous traversons ces sentiments tous autant que nous sommes, roi, clochard ou comptable, mais, nous les traversons aussi quelles que soient les époques.

Dans une autre interview, vous avez évoqué une idée intéressante: celle de faire une exposition d’œuvres d’art réalisées à un âge précis. Est-ce un projet que vous comptez concrètement mettre sur pied?

J’aimerais beaucoup. Imaginez une exposition où chaque salle regroupe uniquement des œuvres créées par des artistes à 25 ans, par exemple. Vous pourriez voir les tableaux peints par des génies de l’art au même âge, et observer les similitudes et différences dans leur style et leur approche. C’est une idée qui pourrait changer notre façon de percevoir l’histoire de l’art.

Vous avez une fille qui a étudié à la Saint-Martin School à Londres. Comment percevez-vous l’évolution des écoles d’art aujourd’hui?

Ma fille était la seule à faire de la peinture. Les autres étudiants se concentraient presque exclusivement sur des installations, des performances conceptuelles. C’est très révélateur. L’art conceptuel a pris le dessus, parfois au détriment de la technique. Mais aujourd’hui, on assiste à un retour de la peinture figurative, ce qui montre une lassitude face au conceptuel omniprésent.

On parle souvent de la crise de l’innovation artistique. Vous pensez qu’il n’y a plus de rupture dans l’art contemporain. Pourquoi, selon vous?

Depuis une trentaine d’années, il n’y a effectivement plus vraiment de nouvelles tendances artistiques. Le dernier genre artistique qui est apparu, c’est la techno… Cela remonte aux années 90. Comme l’architecture organique. C’est pareil dans tous les secteurs. Depuis, on fait des fusions, on recycle, mais il n’y a pas de grande rupture. C’est en partie dû au vieillissement du public, qui préfère des goûts établis. L’âge moyen en France est aujourd’hui de 43 ans. Il était de 34 ans dans les années 50. L’innovation est moins risquée quand elle suit les goûts dominants, qui sont aujourd’hui ceux des seniors.

Les jeunes voulaient autrefois ressembler aux vieux. Quand et pourquoi cela s’est-il inversé?

Dans les années 30 et 40, les jeunes cherchaient à imiter les plus âgés parce qu’ils n’avaient aucun pouvoir, parce qu’on ne les écoutait pas. C’était une manière de gagner en crédibilité. Mais dès les années 50, tout a changé avec l’apparition de la «valeur jeune». Les jeunes ont commencé à être perçus comme des symboles de modernité et de renouveau. Des icônes comme Frank Sinatra ou Elvis Presley incarnaient cette nouvelle image: les filles devenaient hystériques en les écoutant, alors même que les chansons, aujourd’hui, nous paraîtraient surannées. C’est à partir de ce moment-là que l’admiration pour la jeunesse est devenue une tendance culturelle dominante.

Vous parlez souvent du débat intellectuel ouvert et de son importance. Pensez-vous que ce type d’échanges soit encore possible aujourd’hui à la télévision?

C’est devenu très difficile. Il y a une tendance actuelle à ne plus vouloir écouter des opinions opposées. Les gens n’aiment plus le débat. A l’époque de «Ce soir ou jamais», je pouvais inviter des personnes de tous bords: extrême gauche, extrême droite, écologistes radicaux, intellectuels des différentes confessions, économistes pro-euro et anti-euro… Aujourd’hui, c’est beaucoup plus rare, car chacun préfère écouter ses propres champions, sans se confronter aux idées divergentes. Les réseaux sociaux, c’est connu, fonctionnent souvent en vase clos, mais c’est aussi le cas de France Inter ou de CNews! C’est ce qui a d’ailleurs fait que mon émission «Les visiteurs du soir» sur cette chaîne s’est arrêtée après une saison. Le public ne voulait pas se confronter à d’autres avis que les siens. Pourquoi voulez-vous qu’ils s’embarrassent d’écouter leurs contradicteurs alors qu’ils peuvent suivre leurs champions 24 heures sur 24, ce qui n’était pas le cas avant internet et la multiplication des canaux?

Vous avez été un observateur privilégié des médias français pendant plusieurs décennies. Que pensez-vous du niveau actuel des journalistes?

Le niveau a baissé, c’est indéniable. Les journalistes sont moins nombreux, sortent tous des mêmes écoles, et manquent souvent de profondeur. Le modèle économique des médias a changé, et cela se voit. Avant, il y avait des correspondants dans le monde entier. Aujourd’hui, la plupart des reportages sont faits depuis des bureaux, avec des ressources limitées. On se retrouve avec une uniformité de l’information, où tout le monde se copie. Le pire, c’est la télévision, qui est devenue une médiocratie. Du moins de ce que l’on me rapporte, puisque je ne le regarde pas.

Frédéric Taddeï. Photo: Nicolas Brodard pour Le Regard Libre
Photo: Nicolas Brodard pour Le Regard Libre
Comment évaluez-vous les limites légales de la liberté d’expression aujourd’hui? Est-il bien, par exemple, qu’on ne puisse pas injurier quelqu’un en France, ou en Suisse?

La liberté d’expression sous nos latitudes est en effet plus limitée qu’on a souvent tendance à croire. Et je trouve que ce n’est pas si mal. Je ne suis pas partisan d’une liberté d’expression à l’américaine, où l’on peut se traiter de sale Juif ou de sale arabe. Là où je vois davantage un problème, c’est quand on veut fouiller dans les arrière-pensées des gens, qui, par définition, ne sont pourtant pas exprimées. Ou alors quand on veut interdire aux climatosceptiques de s’exprimer, ou aux pro-Palestiniens, ou aux pro-Poutine… Cette tendance française à vouloir faire taire l’adversaire n’est pas nouvelle, et elle est insupportable.

Quand nous avons planifié cette interview au téléphone, vous nous avez dit que vous n’avez pas d’agenda. Etiez-vous sérieux ou juste désireux de vous donner un genre?

J’ai eu des agendas, mais je les ai abandonnés. Quand je regardais mes anciens agendas, je me disais: «C’est ça, ta vie?». Les choses qui y figuraient ne signifiaient rien pour moi. C’étaient des hiéroglyphes. Je préfère vivre sans planification excessive. Cela me donne plus de liberté et me permet de rester attentif à ce qui m’intéresse sur le moment.

Alors nous sommes chanceux… Finalement, que retenez-vous de votre expérience à la télévision? Avez-vous des regrets ou des projets que vous auriez aimé concrétiser?

Je n’ai aucun regret. J’ai fait ce que j’avais envie de faire, et j’ai eu la chance de pouvoir créer des émissions qui me ressemblaient. Si je devais écrire un livre un jour, ce serait éventuellement sur mon parcours dans les médias. Il y a deux ou trois choses que je n’ai pas racontées. Mais je n’ai pas de nostalgie. Je préfère regarder vers l’avenir et continuer à explorer de nouvelles idées.

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

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Frédéric Taddeï
Birthday Books
37, 30, 20, 18, 35, 33, 50, 15, 17, 16, 40, 27, 19, 45 et 25 ans
A paraître : …
Editions Grasset
Mars 2024
96 pages par volume

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