Tour d’horizon de quelques grands prix littéraires – épisode #2
Le Regard Libre N° 48 – Loris S. Musumeci
«Un soir d’été, ma mère avait fait des pêches au thon que nous avions mangées sur la terrasse en pierre bleue qui donnait sur le jardin. Mon père avait déjà déserté pour s’installer devant sa télé, avec sa bouteille de Glenfiddich. Il n’aimait pas passer du temps avec nous. Je crois que dans cette famille, personne n’aimait le moment où on se retrouvait réunis autour du repas du soir. Mais mon père nous imposait ce rituel, autant qu’il se l’imposait à lui-même. Parce que c’était comme ça. Une famille ça prend ses repas ensemble, plaisir ou pas. C’était ce qu’on voyait à la télé.»
Malgré l’ambiance pesante qui règne en famille, la petite fille de dix ans qui nous raconte l’histoire de La Vraie Vie a une vie assez paisible et heureuse. Elle est bonne à l’école. Elle aime bien jouer avec son petit frère Gilles; et surtout, elle adore quand ils vont s’acheter une bonne glace chez le gentil glacier ambulant, mais attention, sans chantilly, parce que papa l’interdit. Un beau jour d’été, advient un terrible accident. Tout bascule. Papa devient de plus en plus violent; maman de plus en plus soumise; et Gilles change du tout au tout. Il ne sourit plus. La fillette veut alors trouver un moyen pour revenir dans le passé, comme elle l’a vu dans un film, et inverser le cours des événements, pour que Gilles continue à sourire.