Les mercredis du cinéma – Loris S. Musumeci
«Au tennis, l’important c’est comment on gagne.»
Björn Borg est la superstar du tennis. Après avoir remporté quatre Wimbledon d’affilée, il vise le cinquième. La pression qui l’habite est telle, que le tennisman, de nature impassible, en vient à douter de lui, au point de souffrir physiquement d’angoisse et de remettre en cause la totalité de son parcours de champion. Face à lui, se trouve l’intempestif mais non moins talentueux John McEnroe. Les deux dieux du court, s’affrontèrent en finale du prestigieux tournoi le 5 juillet 1980.
Janus Metz Pedersen réussit à rendre son film accessible à tout étranger du tennis. Certes, les passionnées y trouvent davantage leurs marques; pourtant l’histoire tient quasiment le sport pour prétexte. C’est principalement la quête de deux hommes face à la gloire qui est racontée. Et le scénario léger mais ponctué de puissantes sentences le laisse bien transparaître. Sa construction par de nombreuses analepses sur les jeunesses respectives de Borg et McEnroe accentue encore le trait.
Les plans, de leur côté, sont rythmés au son de la balle qui tape raquette et sol. La contre-plongée totale sur le court donne, en plus, à la mise en scène une dimension d’enfermement. Comme si le destin de chacun des deux joueurs était scellé au résultat obtenu. Enfin, l’ensemble des éléments évoqués donne à l’écran une représentation prenante et juste sur ce que fut l’affrontement décisif entre deux hommes d’apparence opposés.
«Promets-moi de ne plus jamais montrer une seule putain d’émotion.»
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