Paléo Festival 2019 – Amélie Wauthier
Hoshi signifie étoile en japonais. C’est le pseudo qu’a choisi Mathilde Gerner, auteure compositrice de vingt-deux ans, qu’on reconnaît facilement à ses traits d’eye-liner et son épais chignon.
L’ambiance sous le chapiteau du Détour est douce et tamisée. Les musiciens sont les premiers à monter sur scène. Eclairés par des lumières roses, ils prennent leur temps, le public s’enthousiasme et se chauffe gentiment. Soudain, un «Salut! Ça va?» retentit sous la tente. Sans attendre de réponse, Hoshi apparaît et embraye avec Il suffit d’y croire, titre éponyme de son premier album sorti en 2018.
Avec Manège à trois, je découvre qu’en plus d’avoir une sublime voix suave et enrayée, Hoshi est également une grande parolière. Dans cette chanson, elle raconte avec beaucoup de légèreté et d’humour l’histoire d’un homme qui découvre que sa femme l’a trompé.
«Vas-y balance ce qu’il a de plus que moi
Au final, je pense que même toi tu ne l’sais pas
Et moi, je bosse, pendant qu’il est dans mon lit
Et tu diras juste à nos gosses que papa est parti.»
La chanteuse enchaîne les titres. Elle demande alors à ce qu’on éclaire le public, elle veut pouvoir le contempler. La transition vers la prochaine chanson est toute trouvée puisqu’elle lui trouve «un charme fou»! La foule reprend les paroles en chœur. Quand Hoshi lui crie «Plus fort!», tout le monde s’exécute.
Dans ses textes, la jeune femme aborde ses coups de coeur, ses chagrins d’amour, sa peur de la mort. Difficile d’intégrer qu’elle n’a que vingt-deux ans tant on sent de la maturité en plus d’un talent certain. Hoshi a mis sa souffrance dans ses chansons et en a fait quelque chose de beau. Elle me fait penser à Renaud en version féminine et des années deux mille.
Avec Elle rêve encore, Mathilde nous chante l’histoire de cette «fille des années Mitterand» qui espère encore une révolution, sujet toujours d’actualité, comme nous le rappelle l’artiste. On est vendredi, je suis entourée de famille et sur la scène comme dans le public, tous les poings sont levés!
Hoshi s’éclipse un instant avant de revenir pour un dernier morceau. Sortez les «marinières» et les iPhone en mode vidéo (et à l’horizontale, merci!), c’est le moment de la chanson que tout le monde attendait tant. Après une heure de concert, il est temps de se quitter. Les mains jointes devant elle à la japonaise, Hoshi nous salue. Un petit selfie avec le public et son équipe et tout le monde se dit «adieu», des étoiles dans les yeux.
Ecrire à l’auteur: amelie.wauthier@leregardlibre.com
Crédit photo: © Paléo / Anne Colliard