Le personnage du Joker, outre ce qu’il donne à réfléchir sur le plan cinématographique comme sur le plan philosophique, est révélateur d’un certain nombre de tensions politiques, que l’on pourrait réunir sous la notion de «distances».
Premièrement, la distance dans son sens le plus géographique: celle-là même qui sépare une ville de sa périphérie. Le film Joker s’enracine exactement dans ce contexte-là. Sans trop extrapoler, on peut voir le personnage du Joker, avec sa folie, avec son incompréhension, avec ses déceptions, comme le représentant métaphorique d’une certaine population déclassée. Reléguée dans la laideur, dans la pauvreté, dans le lointain de la périphérie. Cet enjeu est davantage relayé par la forme du film que par l’histoire en elle-même, mais Victor Hugo ne disait-il pas que «la forme, c’est le fond qui remonte à la surface?»
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