Alors que le Paléo battait son plein le 22 juillet, Lous and the Yakuza s’est produite sur la grande scène en début de soirée face à un public hésitant, puis enthousiaste. Sous un soleil de fin de journée, l’artiste belge de hip-hop et R&B s’est timidement imposée.
Après quatre jours de festival, le spectateur du Paléo ne faiblit pas malgré une chaleur redoutable en ce samedi 22 juillet. C’est sur la grande scène que Lous and the Yakuza, Marie-Pierra Kakoma de son prénom, crache ses paroles avec un débit fulgurant. Le public apprendra plus tard qu’il s’agit de la première scène principale de festival de l’artiste. Avec des larmes d’émotions, elle exprime, entre deux morceaux, sa joie d’en être là alors qu’il y a quelques années, lorsqu’elle se trouvait dans la précarité et vivant à la rue, elle rêvait d’une pareille assistance.
Et pourtant, le public met du temps à décoller. Sur les premières chansons, on le sent un peu mou, sans trop de curiosité. Sur La monnaie, il présente un peu d’enthousiasme tandis que Lous and the Yakuza peine à habiter la scène. La virulence des basses semble presque trop importante pour la situation. On devine l’artiste timide et impressionnée, même si, aux écrans, son visage laisse paraître beaucoup de concentration. Petit à petit, elle se lâche et entraîne la foule avec sa voix envoûtante. Lorsque résonnent les premières paroles d’Acteur, les festivaliers chantent en chœur le refrain:
Tu es très bon acteur, mais moi
Je cherche ton moteur, dis-moi
Que je suis à la hauteur de toi
Accro à ton odeur et ta voix
Tu es très bon acteur, mais moi
Je cherche ton moteur, dis-moi
Que je suis à la hauteur de toi
Accro à ton odeur et ta voix
C’est lorsqu’elle exprime sa gratitude pour ses spectateurs que ceux-ci semblent se réveiller. Les aurait-elle eus par les sentiments? Peut-être, mais au fond, peu importe: les dernières chansons dégagent une énergie bien différente des premières. Au milieu de l’immensité de la scène principale, la chanteuse et musicienne la parcourt dans tous les sens en dansant avec un sourire jusqu’aux oreilles et contagieux. On la sent humble et très sincère, que ce soit à travers ses rires, ses mimiques ou ses adresses au public: «Vous allez me faire pleurer, je suis sensible!» Ça n’a pas manqué.