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Economie

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Importer des tomates a plus de sens que d’en produire en Suisse3 minutes de lecture

par Max Frei
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De nombreuses légendes urbaines entourent l’empreinte carbone des produits importés. © Unsplash

Alors que le débat sur l’étiquetage des denrées transportées en avion a cours à Berne, il semble utile de briser un mythe trop ancré concernant l’impact environnemental des importations alimentaires.

C’est un aspect souvent discuté de la consommation alimentaire, rendant impossible d’aborder la thématique des transports sans évoquer les importations. Deux articles parus dans la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) en 2021 et 2023 jettent une perspective très intéressante sur la question. Le journaliste économique Matthias Benz y démontre qu’il y a des actions plus importantes à entreprendre si l’on cherche à réduire son empreinte carbone, comme renoncer aux voyages en avion ou encore réduire sa consommation de viande. La proximité géographique ne garantit pas forcément un meilleur impact environnemental. C’est même parfois l’inverse!

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Tant qu’il ne s’agit pas d’importation aérienne, le transport n’est pas forcément problématique pour l’environnement. Pour la plupart des aliments, les autres aspects liés à la production sont souvent plus importants que son acheminement. Matthias Benz évalue par exemple le cas des tomates importées depuis le sud de l’Espagne. Leur bilan carbone s’avère meilleur que des tomates localement produites dans des serres chauffées en hiver. Idem avec des framboises bio provenant de Serbie, plus écologiques que des framboises conventionnelles de Thurgovie.

Un faux débat?

La Suisse n’étant pas indépendante sur le plan alimentaire, l’importation alimentaire ne cessera de toute façon pas. Alors, si produire des légumes dans les pays européens qui disposent de plus d’heures d’ensoleillement peut s’avérer moins polluant que de les produire en Suisse, pourquoi continuons-nous à manger des tomates insipides en été, comme le relevait récemment Richard Kägi, auteur et critique culinaire, dans le même journal?

La raison principale demeure le soutien aux agriculteurs locaux. Cela semble sensé quand il s’agit de produits qui sont meilleurs quand ils sont produits ici, en vertu du climat, du savoir-faire ou encore des traditions. Mais en tout pas pour les tomates, dont la culture reste pourtant très répandue en Suisse. Pas pour le bonheur de Richard Kägi, qui souhaite garder sa liberté d’acheter ses aliments avant tout en fonction de leur goût. D’autant plus si l’impact environnemental n’est pas altéré.

Les articles mentionnés de Matthias Benz, parus dans la NZZ, offrent d’autres informations qui valent le détour, ainsi que des graphiques – pas seulement sur les légumes, mais sur tous types d’aliments.

Ecrire à l’auteur: max.frei@leregardlibre.com

Vous venez de lire un article tiré de notre dossier TRANSPORTS, publié dans notre édition papier (Le Regard Libre N°103).

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