Cet été, je n’ai sillonné ni la Méditerranée ni un quelconque pays, mais je me suis octroyé le luxe de voyager en compagnie de Joseph Kessel et Alessandro Baricco. Pour deux périples aux accents de nostalgie.
Au cours du premier voyage, j’ai embarqué pour la Lituanie à bord d’un train glissant au travers des pluies d’automne et des nuits rauques, le début du XXe siècle défilant à toute allure. Dans l’effervescence des révolutions et des révoltes intérieures. Et si la seconde moitié de court roman nous plonge dans l’atmosphère lourde et étrange d’une famille d’exilés russes à Kosnov, ce sont les pages écrites au son mécanique des rails avalés qui m’ont particulièrement charmé. Celles où, dans le silence timoré de sa cabine feutrée, Estienne, le narrateur, se laisse aller à des rêveries qui s’évaporent au rythme de pas dans des couloirs qui semblent lointains. Et qui préfigur