S’il y a bien une grande erreur que commettent les médias aujourd’hui, c’est la manie consistant à raconter en long et en large le parcours et l’identité des terroristes. En effet, le jour même où un attentat a été commis, les journalistes d’investigation s’empressent d’aller piocher le nom du coupable ainsi que ses informations générales (lieu d’habitation, origine, casier judiciaire, …) Peut-être vais-je en surprendre plus d’un, mais qu’a-t-on à faire ne serait-ce que de son nom de famille?
Un prénom suffirait, il mettrait une étiquette sur le terroriste pour qu’on puisse ensuite parler de ce dernier. Un nom de famille a comme effet de rattacher cet individu à ses parents, à ses frères, etc. Alors pourquoi l’indiquer, si ce n’est pour meurtrir encore plus l’entourage de ce vaurien qui bien souvent s’est radicalisé sous l’emprise d’internet et non de ses proches?
Pires encore sont les émissions qu’on nous propose quelques jours après et qui retracent presque mois par mois la vie du terroriste en question. Qu’est-ce que cela nous apporte de savoir que le pauvre monsieur n’avait pas de bonnes notes à l’école et que, comble de malchance (ah bon?), il était attiré aussi bien par les hommes que par les femmes?
Tout ce «journalisme» cherchant à esquisser un portrait robot du terroriste en puissance constitue un véritable scandale, car il omet le plus important: quiconque – votre voisin, votre collègue, votre fils servant de messe – peut le lendemain égorger une fillette au nom d’Allah. C’est la seule chose que nous devrions retenir de l’identité des terroristes.
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