Ceux qui croient en la légende noire de Morand ne retiennent que son antisémitisme, alors que ceux qui sont attachés à sa légende dorée saluent surtout son cosmopolitisme. Occulter l’une de ces deux dimensions de sa personnalité s’avère pourtant vain.
Au terme de sa vie, Paul Morand écrivait surtout pour la postérité. C’est ainsi qu’à la fin de Venises, œuvre dans laquelle l’auteur français parle autant de lui que de la ville dont il réalise un portrait fragmentaire mais brillant, il évoque le lieu où il a décidé de reposer pour l’éternité. Cette ancienne gloire littéraire des années 1920, tombée en disgrâce en raison de sa proximité avec le régime de Vichy, évoque le moment où il sera enseveli sur la colline des défunts de Trieste. Il se demande alors «quel sera le sort des âmes dans ces divers cimetières qui divisent les morts, comme les religions ont divisé les vivants».
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