Parmi toutes les formes de mensonges qui peuplent notre quotidien, mensonge par omission, mensonge pieux, mensonge intéressé, mensonge pathologique, une catégorie singulière semble tenir la corde par ces temps agités: le mensonge éhonté.
Ce mensonge, nous l’avons tous commis, étant enfants, pris en flagrant délit de consommation illicite de chocolat ou de bonbons. «Mais non, maman, je n’ai rien volé dans le placard de la cuisine, je viens juste de trouver ça dans ma poche». Et d’appuyer ces dires en affirmant que «de toute façon, je ne savais même pas qu’il y avait du chocolat dans le placard». Bien entendu, les mamans sont finaudes, et ne sont pas dupes de ces petits écarts à la vérité (qu’elles-mêmes ont pratiqués à cet âge). Mais le plus étonnant est ailleurs: les enfants eux-mêmes «savent» que leur maman «sait». Et c’est là toute la subtilité du mensonge éhonté. Le menteur n’ignore p