José Ortega y Gasset figure rarement parmi les philosophes les plus cités et étudiés. Pourtant, ses diagnostics politiques, sociaux et moraux restent d’actualité. Portrait d’un penseur majeur du XXe siècle.
A la frontière du XIXe et du XXe siècle, l’Espagne chancelle. Frappée par un retard intellectuel et industriel sur le reste de l’Europe, puis humiliée par la perte des dernières colonies en 1898, la nation s’engouffre dans une crise existentielle. C’est dans cette atmosphère de doute et de déclin que grandit José Ortega y Gasset. Né à Madrid en 1883 dans une famille bourgeoise, le futur penseur du réformisme espagnol s’oriente rapidement vers la philosophie. Après une thèse et plusieurs séjours en Allemagne lors desquels il est influencé par le néokantisme, il obtient la chaire en métaphysique à l’université centrale de Madrid en 1910.
Très tôt, le philosophe se livre
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