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Quelques raisons (plus ou moins bonnes) de ne pas abolir l’armée4 minutes de lecture

par Antoine-Frédéric Bernhard
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L’armée, impérissable sujet de discussion en Suisse, est à nouveau sur le devant de la scène médiatique, débats budgétaires obligent. Voici quelques arguments auxquels vous n’avez peut-être pas encore pensé en faveur du maintien de cette milice unique au monde.

1. Sans armée, point de souveraineté. Imaginez un instant un groupe de personnes toutes armées d’un bâton et munies d’un casque à l’exception d’une qui n’a pas la chance de disposer d’un tel équipement. Telle serait la situation, toutes choses égales par ailleurs, d’une Suisse sans armée dans un monde où (presque) tous les Etats en disposent: démunie. Si la souveraineté se définit comme la capacité pour un Etat à tracer son propre chemin, il va de soi que de disposer d’une armée en est une condition sine qua non.

2. Sans armée, point d’avions de combat. Sans avions de combat, point de police aérienne. Et sans police aérienne, point de souveraineté aérienne: n’importe qui, du touriste étranger en avion de plaisance au jet militaire armé du pays voisin, peut violer votre espace aérien sans en être inquiété. Et n’en déplaise aux tenants de certaines alternatives «bon marché» ou «plus écologiques», une police aérienne digne de ce nom ne peut être assurée que par des avions de chasse à capacité supersonique, sans quoi tout intrus aura largement le temps de faire trois fois le tour de la Suisse dans les airs avant d’être, éventuellement, interpelé.

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3. Tout aussi important: sans armée, point de crédibilité diplomatique. Un pays sans armée est à la merci de toutes les intimidations extérieures. On ne parle pas pour rien d’une «neutralité armée» dans le cas helvétique. Dans un monde où les conflits armés sont une réalité, qu’on le veuille ou non, seuls ceux qui acceptent de jouer au même jeu que les autres se donnent une petite chance d’avoir un autre rôle que celui de simple spectateur.

4. On l’oublie parfois: l’armée permet également à chaque homme d’apprendre à nouer un nœud de cravate. Malgré les attaques incessantes contre la – désormais suspecte – différence des sexes et les habitudes sociales qui s’y rattachent, la cravate fait toujours partie de la garde-robe masculine par excellence. A tous ceux qui veulent ou doivent en porter se pose généralement la difficulté du nœud, difficulté que toute recrue de l’armée suisse se doit de surmonter au moment d’enfiler sa «tenue A», ou tenue de sortie. Opération qu’elle devra répéter généralement deux à trois fois par semaine, pendant les 18 semaines de son école de recrue. De quoi prendre le pli.

5. Enfin, le plus important peut-être: sans armée, moins de rires. La Suisse, de réputation plutôt ennuyeuse, le serait encore plus si on lui retirait les raisons qu’elle a de rire d’elle-même. Et en la matière, l’armée détrône sans doute tous ses concurrents. Pour ne prendre que deux exemples: qui n’a jamais ri aux dessins de presse à son sujet? Combien de Romands n’ont jamais entendu parler du «lieutenant-colonel Karl-Heinz Inäbnit, suppléant du commandant de la place d’armes de Bure» interprété par Vincent Kuchol sur les ondes de la RTS? Très peu sans doute.

Ecrire à l’auteur: antoine.bernhard@leregardlibre.com

Vous venez de lire un article tiré de notre édition papier (Le Regard Libre N°104).

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