«Comment ne pas être pris maintenant de vertige, obstinément,ô Cypris, maîtresse, quelle que soit la personne qu’on aime, Comment ne pas vouloir être délivré de la douleurque tu lui imposes?
Pourquoi en vain m’agiter et me déchirer par le désir qui affole? Je t’implore, souveraine,tu me fais tant souffrir; autrefois tu n’étais pas […et tu ne me refoulais pas […
…] toi, je veux [……] souffrir cela [……] quant à moi, je suisconsciente de cela.»
(trad. de Sandra Boehringer et Claude Calame)
Tels sont, en traduction littérale, les vers grecs livrés récemment par un fragment de papyrus d’origine mystérieuse.[1] Rédigés en dialecte éolien de Lesbos, parvenus à nous sous forme de texte, ces vers sont organisés du point de vue métrique en strophes dites saphiques. Leur thème les assigne sans le moindre doute à Sappho. Les insérant dans le premier livre de l’édition alexandrine de la poétesse de Lesbos,