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«Les Secrets de Dumbledore», une arnaque de plus?6 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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les secrets de dumbledore

Les mercredis du cinéma – Jonas Follonier

Au titre de cet article, nous répondons par un «oui et non». Car si ce troisième volet de la saga Les Animaux fantastiques tire inutilement en longueur, pour en plus ne rien proposer de très consistant ni de très fluide, on est ravi d’y découvrir un Gellert Grindelwald brillamment incarné par Mads Mikkelsen. Mais une mauvaise surprise en particulier rend le bilan final clairement négatif. Attention spoiler.

J. K. Rowling, créatrice du succès planétaire Harry Potter, avait affirmé que le dernier film de la saga, sorti en 2011, mettait fin à cette aventure littéraire et cinématographique. Mais quatre ans plus tard, elle revenait sur cette déclaration en annonçant signer le scénario d’une nouvelle saga sur grand écran se passant aussi dans le monde des sorciers: Les Animaux fantastiques. Adaptée d’un livre de l’auteure où elle répertorie les différentes bêtes de cet univers, cette nouvelle série se déroule une soixantaine d’années avant l’action des Harry Potter et met notamment en scène des animaux magiques. Mais pas que. Car cette époque est marquée par la montée en puissance du mage noir Gellert Grindelwald et de son affrontement avec un personnage bien connu des fans de la franchise: Albus Dumbledore.

Bienvenue à Poudlard (tu parles)

Le célèbre professeur de Poudlard est donc au centre du troisième volet des Animaux fantastiques, qui se situe dans les années 1930, aux portes de la Seconde Guerre mondiale. Ou du moins, il est censé être au centre de cette affaire. Car si Dumbledore (Jude Law) fait bel et bien appel au magizoologiste Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) et à ses compagnons pour contrer les plans de Grindelwald (Mads Mikkelsen, en remplacement de Johnny Depp), dont l’influence se fait croissante, il sera très peu question de ses secrets durant le film. Tout au plus d’une ou deux informations intimes, que les lecteurs d’Harry Potter connaissent déjà.

A lire aussi | Les Animaux fantastiques, premier volet d’une nouvelle saga dans le monde des sorciers

Pire, il ne sera pas non plus question de Poudlard. La célèbre école de sorcellerie a beau être utilisée comme appât sur l’affiche du film et les visuels (voyez l’image d’en-tête de cet article, qui vous aura sûrement donné envie d’aller voir plus loin!), seules 10 minutes des Secrets de Dumbledore se déroulent dans ce décor. Un scandale absolu en termes de publicité mensongère. Si encore la clef de l’intrigue se trouvait dans cette institution, qui a marqué tant d’esprits ces trente dernières années, cela se comprendrait. Mais non.

Deux intrigues qui tiennent de moins en moins bien ensemble

L’intrigue, justement, parlons-en. De Berlin à Bouthan, le spectateur assiste à une succession de péripéties certes dynamiques, mais où il ne se passe finalement pas grand-chose. En fait, on peine souvent à voir l’utilité de telle ou telle scène, de tel ou tel personnage. Les enchaînements sont scabreux et la musique originale, sorte de longue compilation symphonique de machins hollywoodiens, achève de donner au spectateur une impression de bâclé. Quant à la présence de deux intrigues différentes (celle autour de la confrontation Dumbledore-Grindelwald, et celle mettant en scène Norbert Dragonneau et ses bêtes fantastiques), elle peine à encore se justifier, ce qui n’arrange rien au tableau général.

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Alors oui, certains monstres des profondeurs pourront impressionner le public (jeune, mais pas seulement). Oui aussi, deux ou trois bestioles sont mignonnes. Oui encore, il y a dans la légèreté des dialogues et des situations un peu de la magie des livres de J. K. Rowling. Mais par la barbe de Merlin, les défauts qui étaient déjà saillants dans le deuxième volet – que Lauriane Pipoz et moi avions critiqué sous le titre «Les Animaux fantastiques 2 ou comment se faire de l’argent» – se font ici inacceptables! Mauvais traitement de la psychologie des personnages, incohérence avec l’histoire d’Harry Potter, clins d’œil qui sont là juste pour être là… Et cetera et cetera.

Mads Mikkelsen, mage noir de première classe

Heureusement, ce film gonflé aux images de synthèse comporte une bonne surprise: l’excellent jeu d’acteur de Mads Mikkelsen. Le rôle de Grindelwald avait été enlevé à Johnny Depp du fait des polémiques autour de l’acteur américain, accusé par son ex-femme de l’avoir battue. Le Dannois interprète le sorcier maléfique avec une patte douce-diabolique qui lui est propre et qui résonne parfaitement avec la personnalité de cet ancien amant de Dumbledore, devenu son ennemi. A aucun moment on ne regrette les prestations plates de Johnny Depp. On oublie même qu’il y a eu un changement d’acteur, ce qui n’était pas gagné.

Malheureusement, cette qualité ne nous fait pas oublier le reste. Et l’on ressort du cinéma mi-mélancolique mi-lassé, honteux de sentir que l’on continuera quand même à suivre la saga juste pour savoir comment elle continue… Si elle continue. Car après un précédent opus au succès mitigé, sans doute les studios Warner attendent-il les résultats commerciaux de ce troisième volet avant de décider si, oui ou non, ils tireront encore jusqu’au cinquième volet, comme prévu initialement, ou si, au contraire, ils tireront le prise. Peut-être miser sur un quatrième et ultime film ayant comme trame principale la bataille légendaire entre Dumbledore et Grindelwald, avec un fort ancrage à Poudlard, serait la meilleure solution.

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

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