Les mercredis du cinéma – Hélène Lavoyer
Après une guerre qui ravagea la terre pour en faire un terrain hostile, l’humanité vit juchée sur des villes mobiles. Londres, la plus gourmande d’entre elles, survit grâce aux cités antiques dont se nourrissent ses moteurs. Les populations de ces dernières se voient sauvées de leur condition de pauvreté et d’insalubrité, adoptent l’idéologie londonienne qui présente la chasse comme un jeu et la destruction de ces villes comme une victoire, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Mais un jour, Hester Shaw (Hera Hilmarsdóttir) tente d’assassiner Thaddeus Valentine (Hugo Weaving), le riche, méchant, avide archéologue s’étant«élevé au dessus de sa condition de pauvre de cité antique». Aidée de Tom Natsworthy (Robert Sheehan), un bellâtre maladroit parlant un peu trop et des guerriers asiatiques protégeant La Muraille, Hester Shaw doit à présent arrêter Thaddeus avant qu’il ne détruise ce qu’il reste de gentils avec une arme à énergie cantique, dont elle est seule à posséder la clef qui l’éteindra.
Ras-le-bol, de ces «films» fourre-tout, de ces blockbusters pour lesquels tout un chapiteau est monté par les marketeurs alors même que personne ne les a encore vus, et qui n’ont de spectaculaire que leurs effets visuels mais un scénario si pauvre qu’on devine à l’avance non seulement le rythme, mais également les dialogues et jusqu’à l’attitude des personnages. Ras-le-bol du stéréotype de la classe basse opprimée – ici en plus incarnée dans Hester, une femme, pour «faire bien» – à qui tout arrive mais qui tient bon face à la méchante bourgeoisie.
Pas que le tableau soit faux, ni non plus qu’il soit déplaisant de voir – enfin – à l’écran des héroïnes, des acteurs chinois (qui par ailleurs sont forcément ceux détenant une sagesse millénaire imprégnée de messages de paix et d’amour), métis, et j’en passe, simplement qu’ils sont balancés là, comme ça, pour faire bien et montrer que «mais si, regardez, on les accepte, on leur donne même des rôles au cinéma!». Mais quels rôles! Ceux de personnages si creux et stéréotypés que l’on ne peut même pas déceler la moindre qualité de l’un ou l’autre des acteurs (quoique Robert Sheehan se donne de la peine pour séduire à la façon de Johnny Depp dans Pirates des Caraïbes, avec un jeu empli de mimiques et d’une gestuelle presque plagiée).
Ecrire à l’auteur: helene.lavoyer@leregardlibre.com
Crédit photo: © Universal Pictures
mortal engines |
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Etats-Unis, 2018 |
Réalisation: Christian Rivers |
Scénario: Peter Jackson, Fran Wals, Philippa Boyens |
Interprétation: Robert Sheehan, Hera Hilmar, Hugo Weaving, Leila George, Ronan Raftery |
Production: Universal Pictures, Media Rights Capital, Wingnut Films |
Distribution: Universal Pictures |
Durée: 128 minutes |
Sortie: 12 décembre 2018 |
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