L’idée de nation a une longue histoire et s’est imposée comme lieu naturel où se construit la liberté individuelle. Mais elle perd sa valeur constitutive d’identité dès qu’elle acquiert une dimension quasi religieuse. Il est possible de s’extirper de ce piège fatal.
Qu’est-ce qu’une nation? Cette question hante le monde intellectuel et politique depuis plus de deux siècles. Est-elle un principe organique consolidant une communauté? Un «plébiscite de chaque jour», comme le suggérait Ernest Renan qui apercevait dans la nation une coagulation de solidarités soudées par les sacrifices consentis au fil d’une histoire commune? Ou la nation pourrait-elle jaillir d’une adhésion collective à une constitution comme socle commun organisant la vie d’une société, comme l’a soutenu Jürgen Habermas avec son «patriotisme constitutionnel»?
Entre rationalisme et romantismeDe fait, l’idée de na