A l’aube du XXe siècle, face au spectre du retour de la guerre, Stefan Zweig jeta toutes ses forces dans une bataille perdue d’avance: tenter de rendre à l’Europe la conscience de son unité.
A l’occasion des dix ans d’un journal, plonger dans l’œuvre de Stefan Zweig n’a rien d’injustifié. Témoin de son époque, Zweig a navigué à contre-courant pendant la Première Guerre mondiale, avant d’être contraint à l’exil dans les années 1930 jusqu’à sa mort au Brésil en 1942 ; il n’a jamais cédé au diktat de la pensée dominante à une époque où son pacifisme valait traîtrise ; il a aimé la Suisse, de Genève à Zurich, terre d’asile des esprits libres en temps de guerre ; il s’est pris de passion pour « ce qu’il y a d’universellement humain dans l’homme » tout en refusant de tomber dans l’universalisme abstrait. Oui, Stefan Zweig, écrivain brillant et passionné, est