A ne parler que des livres que l’on apprécie, et que l’on recommande, l’on perd parfois de vue la fameuse question de savoir ce qui fait un mauvais livre. Au-delà d’un relativisme très suffisant, je me propose de décortiquer ci-dessous l’âpre monde du médiocre. J’espère que ces observations pourront sans peine s’appliquer à tous les autres domaines, artistiques ou non, où l’homme se décide d’offrir le pire de sa personne au regard interloqué du monde.
Qu’est-ce qu’un bon livre? Je ne connais pas le sentiment des lecteurs à ce sujet. Quant au mien, il est fermement fixé; il ne peut être de bon texte qui ne soit le fait d’une âme exaltée; tout le reste loge dans la masure du radotage. Ce fut là, semble-t-il, l’éclair de vérité jeté par nos Romantiques, qui exprimèrent bellement cette idée par l’image de l’artiste envoûté par les muses, qui, dans quelques rares moments de lucidit