Des étudiants pro-palestiniens campent nuit et jour dans l’Université de Lausanne pour faire pression sur le rectorat. Ces militants prétendent être pacifiques. Il n’en est rien.
New York, Los Angeles, Londres, Berlin, Paris, et enfin Lausanne, Genève et Zurich. A travers les pays occidentaux, des milliers d’étudiants se mobilisent sur les campus en faveur de la Palestine. L’objectif ici n’est pas de débattre du conflit israélo-palestinien, mais d’analyser la méthode employée par ces étudiants: une «occupation» qu’ils qualifient de «non-violente». Cette méthode s’inscrit dans l’approche de la désobéissance civile, à l’image des militants écologistes qui se collent aux routes pour entraver la circulation, en vue de faire passer leur message.
A l’Université de Lausanne, la stratégie des étudiants est on ne peut plus claire: occuper illégalement le bâtiment Geopolis jour et nuit jusqu’à ce que leurs revendications – notamment le boycott académique des institutions israéliennes et une prise de position claire de l’université sur le conflit – soient satisfaites. Les militants ne demandent pas, ils exigent. En refusant de quitter les lieux et en imposant leur présence physique pour soumettre le rectorat à leur volonté, c’est bien de violence dont ils font preuve. Passive, certes, mais pas moins coercitive. Et pour preuve: c’est le lieu de débat par excellence qu’ils prennent en otage. Ils ne semblent pas s’intéresser au dialogue, comme ils le prétendent, mais bien au pouvoir.
Face à cette situation, le rectorat semble n’avoir que deux options: céder aux exigences des militants ou évacuer le bâtiment par la force, au risque d’être accusé de «répression policière». Par un renversement de rôles – rappelons que ce sont les étudiants qui enfreignent la loi –, le monopole de la violence passe ainsi de l’Etat aux militants. Cessant donc d’être légitime. Bien que ces derniers se réfugient derrière le prétexte du pacifisme, une occupation reste par définition violente. Et les militants pro-palestiniens sont mieux placés que personne pour le savoir.
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