Le système dit de milice est critiqué loin à la ronde. Cependant, ses pourfendeurs passent à côté de sa logique propre, qui participe avec le fédéralisme et la démocratie directe de la construction institutionnelle, et ainsi identitaire, de la Suisse.
A l’étranger, le terme «milice» a plutôt mauvaise presse. Il est souvent utilisé pour désigner une sorte de police parallèle, à la solde du gouvernement, comme en France sous l’Occupation, ou d’un «condottiere» moderne, profession très en vogue dans diverses parties du monde. En Suisse, en revanche, il est paré de multiples vertus, se hissant au rang de caractéristique presque immanente du citoyen helvétique. Soldat de milice sous l’uniforme, il entre dans un parlement de milice s’il se pique de vouloir faire de la politique.
Le «milicien», ou la «milicienne», surgit ainsi comme symbole d’une citoyenneté authentique. Héritier du citoyen-s