Le nom de Massoud Bakhshi ne nous est pas familier. Pourtant, le second long-métrage de ce réalisateur iranien pourrait l’imposer dans le champ cinématographique mondial. Après s’être emparé du fossé culturel entre l’Europe et l’Iran à travers la trajectoire d’un universitaire dans Une famille respectable (2012), Bakhshi s’inspire d’un programme télévisé iranien nommé «Lune de miel». Celui-ci permettait à des individus condamnés à mort d’être graciés par la famille de la victime en direct. Sur le modèle de The Voice, le public pouvait se saisir de son téléphone et juger de la sincérité de l’acte de repentance du criminel. Si le cinéaste nous expose un univers dont notre lecture sera forcément dystopique, les codes et les pratiques iraniens sont découverts par le prisme de la téléréalité et permettent d’accéder à une réalité culturelle invisible au cinéma.