Archives par mot-clé : Yann Moix
La douleur est le terreau de l’artiste dans l’«Orléans» de Yann Moix
Les bouquins du mardi – Loris S. Musumeci
«Il faudrait désormais vivre clandestinement chez mes parents, orphelin quoiqu’en leur compagnie. Je leur déniai au demeurant, à compter de ce jour, la qualité de parents – ils ne représentaient à mes yeux que ce qu’ils pensaient d’ailleurs qu’ils étaient: de simples géniteurs. Seule la biologie me liait à eux, , et la biologie ce n’est pas grand-chose. Elle comporte toutefois une malédiction: cette ressemblance physique, cette gestuelle héritée qui, lorsque l’heure est tardive et qu’on se retrouve face au miroir d’un appartement vide, d’une chambre d’hôtel tel dimanche d’août, donne envie de se tirer une balle dans la tête. La mort me débarrasserait tôt ou tard de moi-même, c’est-à-dire d’eux.»
Le ton est donné. Ce ton qu’on connaît bien chez Yann Moix, à savoir celui de la radicalité, celui de l’intégrité. Orléans marque un tournant dans la carrière de l’écrivain: définitivement, il pose les fondements de son art. Il a grandi dans la souffrance, dans la violence infligée par des parents relégués au rang de géniteurs. Dalida disait que «la douleur est le terreau de l’artiste.» Elle avait raison.
Continuer la lecture de La douleur est le terreau de l’artiste dans l’«Orléans» de Yann MoixYann Moix, Mehdi Meklat: les similitudes
«Rompre»: Yann Moix est ridicule
Les bouquins du mardi – Loris S. Musumeci
«Ce sont les mots d’un homme désespéré. Ce sont les paroles d’un homme qui ne sait plus comment ne plus souffrir et tente de se suicider autrement qu’en mourant; ce sont les phrases d’un homme qui se suicide à l’aveu.»
Sous l’appellation de roman, Rompre se présente comme l’entretien journalistique d’un certain Gaspard Lenoir avec Yann Moix. L’auteur ne va pas bien. Il s’est fait quitter par sa copine Emmanuelle «il y a dix mois, le samedi 16 septembre 2017, aux alentours de 15 heures.» De question en question, Yann Moix raconte tout son malheur. Rompre parle de la rupture amoureuse, tragique et ridicule.
Continuer la lecture de «Rompre»: Yann Moix est ridiculeJoël Dicker – L’intrigue profonde, trop ambitieuse ?
Les lettres romandes du mardi – Nicolas Jutzet
Le nouveau roman de Joël Dicker, qui par son épaisseur rappelle celui qui l’aura fait largement connaître – La Vérité sur l’affaire Harry Quebert – se trouve à peine dans les rayons des librairies qu’il est déjà en tête des ventes. Business as usual, en somme. Et pourtant, assurément, La Disparition de Stephanie Mailer est une nouvelle prise de risque. Encore gagnante ?
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Christine Angot quitte le plateau d’ONPC: la question du viol crée le choc
«Barbara» ou la pureté du cinéma
Les mercredis du cinéma – Jonas Follonier
Cela faisait longtemps que les films biographiques se suivaient en se ressemblant, aussi réussis fussent-ils. Cloclo et Dalida en témoignent. Tout à coup, voilà qu’arrive au cinématographe un ovni du genre, une œuvre éminemment novatrice, renversant les codes du biopic. Barbara. Sous prétexte de nous faire redécouvrir la célèbre figure de la chanson française, ce nouveau film de Mathieu Amalric nous fait avant tout redécouvrir le cinéma.
Lire la suite de l’article (en libre accès)«L’Amant double», du sexe aux tourments
Les mercredis du cinéma – Loris S. Musumeci
«Hélas, Chloé, il n’y a pas de monstres, il n’y a que des êtres humains, comme toi, moi et Paul.»
La monstruosité, Chloé – interprétée par Marine Vacth, sexe symbole de Jeune et jolie – la connaît dans ses atroces maux de ventre. Elle a suivi une multitude de régimes, elle a même arrêté le gluten, mais rien n’y fait. Vagin en observation sur gros plan à l’écran. «Je crois que c’est surtout psychologique, dans votre tête», estime sa gynécologue. Elle l’envoie donc chez un psychanalyste, Paul Meyer – Jérémie Renier, une partie de lui en tout cas.
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