Cinq ans après la traduction de son précédent roman, Peter Stamm est revenu sur le devant de la scène littéraire ce printemps. L’occasion d’un entretien à Morges, dans le décor orientaliste de l’espace des auteurs du festival Le Livre sur les quais.
Le Regard Libre: Dans votre dernier roman, Les archives des sentiments, le narrateur découpe des articles de presse et les collectionne dans sa cave, obsédé par l’agencement parfait des informations et du monde. Un monde en plein tumulte et des personnages qui cherchent à fuir ce chaos: une thématique qui guide l’ensemble de votre œuvre. Mais peut-on fuir indéfiniment, Peter Stamm?Peter Stamm: Non, seulement temporairement. Ce serait du reste triste si on arrivait véritablement à fuir indéfiniment. Le narrateur s’aperçoit d’ailleurs que ce n’est pas possible de s’enfuir si facilement. Il commence dès lors à vouloir sortir de ce monde d’archives qui est un monde ar