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Pourquoi il faut aller voir «Churchill»2 minutes de lecture

par Jonas Follonier
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«Churchill» (2017). Photo: cineseries-mag.fr

Nous sommes au début du mois de juin 1944. Dans quelques jours, le plus grand débarquement de la Seconde Guerre mondiale aura lieu, qui ouvrira la célèbre bataille de Normandie. Le plan de cette opération nommée «Overlord» a été préparé depuis des mois, amélioré, perfectionné. Les Alliés débarqueront sur la côte pour libérer la France et enfin en finir avec la guerre. Un seul homme doute de cette dernière opération: Winston Churchill.

Cette hésitation, étalée sur plusieurs mois avant le «D-Day», jour du débarquement, Jonathan Teplitzky a décidé d’en faire un film, et de concentrer les tracas du Premier ministre britannique sur quelques jours. Une réussite absolue, à en juger par la qualité artistique de ce long-métrage de presque deux heures et du grand moment historique qu’il met en lumière.

Incarné par l’excellent acteur Brian Cox, le célèbre fumeur de cigares traverse une période d’extrême confusion. Le début du film, montrant Churchill errant sur la plage et guettant une mer soudain teintée de sang, nous met tout de suite au coeur du scénario. «Les plages font toujours resurgir ce souvenir. Je dois empêcher que cela se reproduise.» Habité par la mémoire de la bataille des Dardanelles, qui fut un des revers les plus désastreux de la Première Guerre, le Premier ministre craint qu’Overlord ne se solde à nouveau par un bain de sang pour les Alliés.

La profondeur du regard de la caméra, mariée à la profondeur du regard de Brian Cox, transcendent la grandeur de cet instant historique. Avec une importance donnée aux gros plans, une musique grave et magnifique composée par Lorne Balfe, des dialogues fidèles aux personnages historiques et un scénario qui se réapproprie l’essentiel, Churchill devient à lui seul un nouveau grand moment de l’histoire. Du cinéma, cette fois-ci.

Le film britannique a également le mérite de s’intéresser au rôle important qu’a joué la femme du célèbre homme politique. Dans un contexte extrêmement tendu, Clementine Churchill (Miranda Richardson) aura su rappeler à son époux l’importance qui est la sienne à l’égard du peuple, alors même qu’il plonge dans l’alcool et la dépression: «Quoi qu’il arrive, tu dois leur donner l’espoir.» La dimension comique de Winston Churchill est elle aussi finement intégrée à l’histoire.

Certes, on peut regretter l’absence du général De Gaulle, qui joua un rôle non négligeable à ce moment-là, et de la Normandie, théâtre de l’action à venir. Toutefois, cela ne fait pas du film un «navet royal», comme l’a titré Le Point. Au contraire. Du 2 juin 1944 à la «sixième heure du sixième jour du sixième mois», le long-métrage suit une démarche profondément cinématographique. Et, pour une fois, ce film biographique ne raconte pas la vie d’un homme de sa naissance jusqu’à sa mort. Mais un épisode à jamais inscrit dans l’histoire de notre continent.

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

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