Article inédit – Jonas Follonier
Les dernières sorties cinématographiques ont offert un large panel d’ambiances, d’images, de scénarios… Loris S. Musumeci, dans notre édition de novembre, a publié une critique très positive de Mal de pierres. Trois autres films, actuellement sur les écrans, valent le détour.
Le ciel attendra (10/10) – Ce drame français est tout d’abord une grande oeuvre artistique: l’esthétique est au rendez-vous avec des acteurs talentueux, un scénario et une réalisation parfaites, signées Marie-Castile Mention, et une musique remarquable. C’est ensuite un film actuel et universel: le thème de la radicalisation islamiste de jeunes Françaises (musulmanes ou non) est traité de manière bouleversante. Un film qui évite l’engagement bateau, enfin, car il ne fait ressortir de ces tragédies qu’un sentiment de totale incompréhension magnifiquement interprété par Sandrine Bonnaire, Zinedine Soualem et Clotilde Courau.
Ma vie de courgette (9/10) – Ne vous laissez pas avoir par le titre: Courgette n’est que le nom, ou plutôt le surnom, du personnage principal de ce film d’animation réalisé par Claude Barras. Un surnom qui en dit long sur le mal de vivre du jeune personnage, qui a perdu son père et tué sa mère sans faire exprès. Au-delà de l’histoire touchante centrée sur un groupe d’orphelins, le personnel de l’école spécialisée et un policier, l’atmosphère du dessin animé, qui est réalisé «à l’ancienne» et dont les maquettes sont exposées au Musée Miniature et Cinéma de Lyon jusqu’au 2 avril 2017, sort des sentiers battus et nous (re)plonge non pas dans notre enfance, mais dans une autre enfance.
La fille du train (7/10) – «Quand vous êtes dans un train, n’avez-vous jamais songé à la vie des autres?» Ce n’est pas le meilleur film que j’ai vu ces derniers jours, mais ce thriller est un thriller mesuré, ni trop effrayant, ni trop gore, ce qui fait du bien dans notre époque où la violence est très, trop, présente. Dans cette œuvre américaine de Tate Taylor adaptée d’un best-seller, c’est la poésie de la peur qui prend le dessus. Certes, le film est fade, mais cette fadeur scotche le spectateur. Elle nous fait pénétrer dans l’intrigue comme si nous étions un caillou dans le pré du quartier où se produit l’action. J’ajouterai tout de même un bémol au dénouement, dont une partie est relativement prévisible.
A vos cinémas!
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