Les mercredis du cinéma – Jonas Follonier
Dans Joyeuse retraite!, Thierry Lhermitte et Michèle Laroque composent le couple-type content d’arriver à la retraite et se confrontant à la réalité de devenir plutôt des nounous pour leurs petits-enfants. Si le pitch est beauf, et c’est plutôt un compliment, le résultat, lui, est plus que bof. Petite interprétation sans mauvaise foi d’un film à éviter.
Michèle Laroque, dans ce film de Fabrice Bracq, incarne Marilou, une dentiste qui arrive à la retraite. Elle se réjouit de s’envoler au Portugal le jour où son mari Philippe (Thierry Lhermitte) lui annonce qu’il va pouvoir prendre une retraite anticipée. C’est son rêve: partir s’installer au Portugal. Oui, vous me lisez bien. Son homme – le sexe faible de notre époque, selon certains – est d’accord. Comment faire autrement? Michèle Laroque, et donc le personnage qu’elle couve, est canon.
Sauf que voilà, tout ne se passe pas comme prévu – cela s’appelle, dans l’analyse littéraire, l’élément perturbateur. C’est que leurs enfants ne l’entendent pas de cette oreille: leur projet est de leur faire garder leurs enfants. Rien d’exceptionnel à cela. Alors là, le public qui a sacrifié son lundi soir s’attend à être surpris par les stratagèmes mis en place par le réalisateur. Mais non, ça l’embêtait un peu d’être original! Il n’avait pas que ça à faire. Tant pis.
L’affaire semblait connue: un scénario simple, de bons acteurs et le tour est joué. Archi-faux! Il faut aussi une bonne réalisation. C’est-à-dire non seulement un bon réalisateur, mais aussi de bonnes idées dans sa tête. On repassera donc. Une belle phrase du début du film: «Non, on ne va pas mourir au Portugal, on va partir au Portugal!» Partir, c’est mourir un peu, dit-on. Eh bien, dans le cas présent, le film meurt avant de partir. Vous m’aurez compris.
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Crédit photo: © Pathé Films