Chaque mois, retrouvez la chronique d’une des personnalités qui nous font le plaisir de prendre la plume en alternance. L’écrivain Roland Jaccard relate son film préféré, aussi peu crédible qu’il n’est politiquement correct: le film de sa vie.
Quand j’avais demandé à Cioran pourquoi il ne s’était pas suicidé (question toujours délicate à poser, surtout à un homme sur le déclin), il m’avait répondu: «J’ai laissé passer l’heure et maintenant il est trop tard….je n’ai plus le courage, ni la force de mettre un terme à ma vie… quelle erreur que d’avoir attendu!» Sans doute eût-il jugé cette erreur plus terrible encore s’il avait su le cauchemar qu’il allait endurer pendant des années. Le prix à payer pour avoir reculé devant la mort volontaire, s’il l’avait connu, l’aurait sans doute incité à prendre congé d’un monde qu’il vomissait mais qui, étrange paradoxe, ne cessait de lâ€