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Rencontre avec Amélie Wauthier et «Amélie Colère»3 minutes de lecture

par Loris S. Musumeci
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Le Regard Libre N° 39 – Loris S. Musumeci

La littérature de jeunesse, épisode 2/2

Amélie Wauthier a parlé aux enfants avec tendresse en racontant l’histoire d’Amélie Colère. Son dessin est fin ; son texte, authentique et soigné. La jeune artiste est passée par les Beaux-Arts de Bruxelles avant de revenir en Suisse. Aujourd’hui, elle enseigne le bricolage aux adolescents et prépare de nouveaux ouvrages. A la grande joie de la rédaction du Regard Libre, Amélie Wauthier pratique même le dessin de presse pour nos éditions depuis le mois de mai.

Loris S. Musumeci : Qu’est-ce qui vous a poussée à l’écriture ?

Amélie Wauthier : Déjà à l’école, j’adorais écrire. J’ai toujours aimé inventer des histoires et trouver des mots pour les raconter. Ensuite, je n’ai plus écrit pendant longtemps : j’avais trop de pression en visant la perfection. Un jour, cependant, je me suis retrouvée dans une situation de grande souffrance. J’ai tâché de comprendre la frustration qui m’atteignait et cela m’a ramenée à mon enfance. De manière frénétique, j’ai recommencé à écrire. Tout me venait très rapidement. En une soirée, j’avais produit mon histoire. Sans attendre, j’y ai ajouté quelques dessins. Ce texte et ces projets de dessins sont ceux d’Amélie Colère.

Avez-vous donc réalisé tout l’ouvrage en une seule soirée ?

Non, mais l’essentiel était là. J’ai pris tranquillement trois mois par la suite pour arranger les dessins et mettre en page le tout.

Quelle est votre méthode de travail pour dessiner et écrire, si vous en avez déjà une ?

Je passe beaucoup de temps à élaborer les histoires dans ma tête. Mais toujours en m’inspirant de mon vécu. Puis je pose ces pensées sur le papier, en lettres et en dessins.

Pourquoi avez-vous voulu vous adresser aux enfants avec Amélie Colère ?

Premièrement, j’adore la littérature de jeunesse. On y retrouve des artistes incroyablement doués. Malgré tout, mon style n’est à la base pas forcément adapté aux enfants. Je dessine dans un genre très réaliste. Il m’a fallu par conséquent opérer un travail minutieux pour rendre mes images plus naïves : j’ai vraiment beaucoup appris en m’adressant en enfants.

Hormis cet apprentissage fructueux que vous en avez tiré, pourquoi parler de votre colère aux enfants ? Aviez-vous un but pédagogique ?

Pas forcément. Les enfants sont fascinants. D’eux-mêmes, ils arrivent à tirer un enseignement libre des dessins et des histoires. Toutefois, j’ai voulu m’adresser à eux pour leur donner matière à réflexion et matière à sensibilisation. Il est profondément humain d’avoir des émotions, même de la colère ; il faut que les enfants l’entendent aujourd’hui. Avec Amélie Colère, j’ai aussi voulu leur dire qu’à partir d’une émotion négative quelque chose de constructif peut naître.

Que voulez-vous offrir aux enfants en utilisant un langage qui leur soit accessible, tout en demeurant soigné, et même poétique ?

J’ai essayé de me mettre à la place d’un enfant. Et je me suis dit que sans aucun doute, il sait apprécier une belle écriture, même inconsciemment.

Vos dessins, bien que travaillés, ont une allure enfantine, notamment par l’utilisation du crayon de couleur. Pensez-vous que les enfants puissent se retrouver dans cette technique de dessin ? 

J’ai mis un point d’honneur à utiliser des crayons de couleur. Le résultat est à mon sens plus chaleureux que si j’avais employé le numérique. De toute évidence, les crayons de couleur font écho à l’enfance de chacun. D’autant plus que j’ai tenu à laisser apparaître les traits du crayon, dans un style artisanal. Les enfants peuvent donc pleinement s’y retrouver.

1 - © Dessin d'Amélie Wauthier pour Le Regard Libre

© Amélie Wauthier pour Le Regard Libre

Avez-vous dû reprendre votre regard d’enfant pour réaliser les dessins d’Amélie Colère ?

En fait, je ne l’ai jamais perdu.

Quels sont vos projets désormais ? Resterez-vous dans les horizons de la littérature de jeunesse ?

Je désire avant tout que mes livres soient des témoignages du quotidien. Si cela passera par la littérature de jeunesse reste encore pour moi une question. En tout cas j’ai plusieurs idées pour l’instant et je me réjouis de pouvoir me consacrer à un nouvel ouvrage prochainement.

Merci pour vos réponses et votre ouvrage qui nous ramènent avec douceur en enfance.

Ecrire à l’auteur : loris.musumeci@leregardlibre.com

Crédit photo : © Loris S. Musumeci pour Le Regard Libre

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