Le Regard Libre N° 65 – Jean-David Ponci
Selon Wagner, ils étaient trois. Berlioz, Liszt et lui: les trois géants de l’époque. Cela laisse songeur. En quoi un compositeur aussi controversé que Berlioz pourrait-il être un géant? Exalté par quelques-uns, décrié par beaucoup, la seule chose que l’on puisse en dire, au premier abord, est qu’il ne laissa pas ses contemporains indifférents.
«Berlioz n’a pas de talent… il grimace… il tâtonne en pleine obscurité… et se croit le créateur d’un monde nouveau… Son art est sans valeur. Berlioz est prétentieux et n’aspire qu’à une chose: se marier… Mais sa compagnie et sa conversation sont agréable et cela m’aide à le supporter…» C’est ainsi que s’exprime Mendelssohn. Il est assez logique qu’un conservateur tel que lui ne comprenne pas Berlioz, mais Debussy, ce novateur, ne sera pas plus élogieux et dira de lui qu’il est un mo