Vous êtes sur smartphone ?

Téléchargez l'application Le Regard Libre depuis le PlayStore ou l'AppStore et bénéficiez de notre application sur votre smartphone ou tablette.

Télécharger →
Non merci
Accueil » Van Morrison et Steve Winwood, deux facettes historiques du blues à Montreux

Van Morrison et Steve Winwood, deux facettes historiques du blues à Montreux5 minutes de lecture

par Jonas Follonier
1 commentaire

Montreux Jazz Festival – Jonas Follonier

Ce mercredi 11 juillet, Montreux a accueilli dans son célèbre auditorium chacun à leur tour deux monstres de la musique ayant ce point commun d’avoir une carrière inénarrable qui a ses racines dans le blues et les années soixante: Van Morrison et Steve Winwood. Retour sur une soirée une fois de plus magique.

«Toute la musique que j’aime, elle vient de là, elle vient du blues», disait l’autre. Oui, le blues est à l’origine de toutes les musiques qui ont véritablement compté ces dernières années, reléguant (hélas!) la musique classique au rang d’inspiration lointaine ou de distraction pour personnes d’un certain âge. Or le monde se divise en deux catégories: ceux qui aiment le jazz et ceux qui aiment le rock.

A lire aussi | Paolo Conte a enchanté l’Auditorium Stravinski, suivi par Etienne Daho

La soirée proposée par le Montreux Jazz Festival hier soir avait ce pouvoir de réunir ces deux groupes de personnes apparemment proches mais qui, en réalité, se différencient fondamentalement dans leur rapport à la musique. Radicalement distincts, les jazz men et les rock men sont cependant cousins, puisqu’ils descendent tous de mister blues man. Ce fut donc une sorte de fête de famille que nous avons vécue à l’Auditorium Stravinski, puisque la salle a vu se produire Van Morrison, the légende du blues jazz, et Steve Winwood, the légende du blues rock.

Van Morrison, l’inclassable et sobre bougre à la voix-instrument

Van Morrison
Van Morrison, inégalable chanteur et saxophoniste © 2018 FFJM – Lionel Flusin

George Ivan Morrison, dit Van Morrison, c’est ce puriste du jazz à l’allure de beauf dont les ray-bans semblent lui ôter la possibilité de percevoir son époque. Totalement hors du temps et du monde, cet Irlandais caractériel intrigue un large public large depuis cinquante ans en cultivant un sens du secret et une musique rhythm’n’blues qui met à l’honneur le jazz et le blues traditionnels. Porteur d’une voix limpide et qui semble s’être toujours exprimée par des blue notes, Van Morrison est si cohérent et précis qu’il en devient presque lassant.

A lire aussi | Au-delà de la note bleue

C’est cette impression paradoxale qui nous restera du concert donnée par «Van the Man» hier soir, nous forçant à assumer un bilan mitigé. Génial, l’artiste l’est indéniablement, maîtrisant son genre musical comme personne – puisque d’ailleurs personne ne se risque à jouer une telle musique en 2018 – mais il faut bien avouer qu’on commence à bailler après le dixième morceau. Malgré les solos fulgurants de saxophone, d’harmonica ou de piano proposés par Van Morrison entre deux couplets, malgré sa voix elle-même instrument d’improvisation et malgré les excellents solos de ses musiciens, un ennui s’installe: c’est à chaque fois le même schéma.

Steve Winwood, sa guitare électrique, son orgue Hammond et son verre de vin

Après quelques rafraîchissements, place au représentant de l’autre branche du grand arbre qu’est le blues, le rockeur Steve Winwood. Son nom ne vous dit rien? Pourtant, il le mériterait. Brève rétrospective: à l’âge de quinze ans, il est l’un des membres du Spencer Davis Group, où son maniement virtuose de l’orgue Hammond laisse déjà sans voix. Si bien qu’il joue avec un certain Jimy Hendrix sur Voodoo Chile et avec d’autres guitar heroes. D’ailleurs, lui-même en est un, bien que ce soit sa maîtrise des claviers qui feront de lui l’auteur de nombreux tubes dans les années quatre-vingt.

Steve Winwood
Steve Winwood en maître de l’auditorium Stravinski © 2018 FFJM – Lionel Flusin

Hier soir, le public a mesuré la qualité de ce personnage enraciné dans le british blues boom. Enchaînant des morceaux plus délicieux les uns que les autres, il nous a fait danser sur ses notes de guitare électrique, qu’il joue en même temps qu’il chante, frôlant les records d’un Mark Knopfler, ou sur celles, plus envoûtantes encore, de son classique orgue Hammond. Signe de la grandeur de l’homme: un verre de vin était posé à côté de l’instrument, qu’il a dégusté tandis que son batteur se perdait dans un solo virtuose. Montreux et ses improvisations, Montreux et son bon goût, Montreux et ses secrets… A l’année prochaine!

Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com

Crédit photo: © 2018 FFJM – Lionel Flusin

NEWSLETTER DU REGARD LIBRE

Recevez nos articles chaque dimanche.

Vous aimerez aussi

1 commentaire

Rely 28 juillet 2021 - 11 11 25 07257

On n’a pas du voir le même concert, Van Morrison juste fantastique et Steve Winwood desservi par l’absence de bassiste et la presence d’un guitariste probablement brillant mais completement Hors Sujet

Répondre

Laisser un commentaire

Contact

© 2024 – Tous droits réservés. Site internet développé par Novadev Sàrl