C’est la triste histoire d’un «rasta blanc», comme on dit. Un chanteur de reggae au comportement peu fascisant… mais dont la coupe de cheveux n’a pas plu à quelques néo-gauchistes peu enclins au dialogue.
Condamné, sans autre forme de procès. Le verdict, pour Mario Parizek, est tombé quelques jours avant son concert prévu ce mardi 16 août au bar Das Gleis à Zürich: annulation, comme l’a révélé la NZZ ce matin. Le tort du musicien? Porter des dreadlocks alors qu’il est blanc – ce qu’on appelle, dans le vocabulaire inclusif actuel, de l’«appropriation culturelle».
Quand la gauche règle ses comptes avec la gauche
Ce terme, il faut le dire, est encore très peu connu en dehors des milieux militants. Peu nombreux sont les initiés. Mais c’était sans compter sur le travail inestimable d’Amnesty Suisse, toujours à la pointe du progrès, et dont le «glossaire inclusif» nous donne l’explication suivante:
«On parle d’appropriation culturelle lorsqu’une personne ou une entreprise adopte et profite des codes culturels ou spirituels d’une culture à laquelle elle n’appartient pas, et ce sans créditer intellectuellement ou financièrement les personnes dont ces codes sont traditionnellement l’héritage culturel. […] Ces gestes sont particulièrement nuisibles lorsque la culture faisant l’objet de l’appropriation est celle d’un groupe marginalisé et/ou historiquement opprimé.»
Ce cher Mario Parizek s’est donc rendu coupable d’avoir adopté les codes esthétiques d’une catégorie raciale à laquelle il n’appartient pas. Un comportement «nuisible» donc, parce qu’il aurait pu déranger des habitués de l’établissement censés accueillir le concert, selon ses responsables. Ironie du sort, le chanteur fautif a affirmé au journal zurichois qu’il porte des dreadlocks depuis l’âge de 13 ans pour marquer son «ouverture aux autres», étant lui-même né dans un village autrichien «assez à droite».
C’est ainsi que la gauche règle ses comptes avec la gauche. Parizek, repeint en fils indigne de Bob Marley, n’a pas manqué de dénoncer «l’attitude plus ou moins fasciste» de ses censeurs. Tout cela peut sembler fou. Mais l’actualité des dernières semaines nous apprend que le cas zurichois n’est pas isolé: les histoires du même genre sont légion. Avis donc à tout homme blanc: vigilance, les wokes traquent désormais les cheveux sales.
Ecrire à l’auteur: antoine.bernhard@leregardlibre.com
Image d’en-tête: Montage Le Regard Libre
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