Archives par mot-clé : langue française
Voix d’antan
Le Regard Libre N° 62 – Jonas Follonier
Il y a eu tant à faire pendant ces jours de confinement. Lire les ouvrages dans lesquels nous rêvions d’avoir un jour le temps de plonger, boucler de vieux dossiers qui traînaient, dormir un peu plus, réapprendre à connaître son appartement, écouter tous les albums de Francis Cabrel, chanson par chanson… Mais c’est en traînant sur YouTube que, personnellement, j’eus l’idée de la meilleure occupation qui fût: regarder les débats télévisés de l’entre-deux-tours des présidentielles françaises de 1974, 1981, 1988 et 1995.
Lire la suite de l’éditoL’écriture inclusive et notre mal du siècle
Billie Bird: «Je veux relever le défi de ne pas me cacher derrière les mots»
Paléo Festival 2019 – Jonas Follonier
En ouverture de la première soirée du Paléo sur la scène du Club Tent, la folkeuse lausannoise Billie Bird s’est imposée en drôle d’oiseau fort prometteur. Rencontre dans l’ombre chaleureuse de deux parasols, après son concert sous le chapiteau. Pour mieux la connaître et mieux l’écouter.
Lire l’entretienYves Duteil: «Je suis un passeur d’émotions»
Philippe Forest: «De certaines expériences extrêmes, on ne peut jamais rien dire»
L’écologie du grand remplacement
Le Regard Libre N° spécial « Ecologie – Pour un revirement intégral » – Clément Guntern
Contrairement aux apparences, la très controversée théorie du grand remplacement de Renaud Camus peut être abordée sous l’angle d’une écologie dite intégrale. Voici un article sans préjugé.
Il ne sera nullement ici question de débattre de la pertinence démographique de la théorie du grand remplacement. De nombreux démographes y ont d’ores et déjà consacré travaux et articles ; essentiellement pour critiquer et dénoncer cette thèse et ses chiffres qui, selon la quasi-totalité des experts, sont totalement exagérés et douteux. Notre but consistera à explorer la dimension écologique de cette théorie. Continuer la lecture de L’écologie du grand remplacement
Le théâtre au cinéma
Les mercredis du cinéma – Jonas Follonier
Lorsqu’une venue du théâtre au cinéma est annoncée, l’heure est à la perplexité : on reste sceptique face à ce nouvel avatar du mélange des genres, dont notre époque est si friande, et dont les exemples ont été parfois catastrophiques… Ne pensons qu’au mélange littérature-musique avec Camus, l’art ou la révolte, un spectacle actuel du rappeur Abd Al Malik faisant côtoyer son slam avec le génie littéraire d’Albert Camus.
Et pourtant, comme une fois sur deux, le préjugé s’avère totalement faux lorsqu’on se rend sur place. Le jeudi 9 février dernier, au Cinéma Rex à Neuchâtel, un public relativement âgé mais pas seulement put découvrir sur l’écran Le Misanthrope de Molière, joué par la Comédie Française, retransmis en direct de la célèbre Salle Richelieu, à Paris. Soyons objectif : ce fut un véritable événement. Continuer la lecture de Le théâtre au cinéma
Une heure avec Marc Bonnant
Rencontre avec Laurent Pernot, de l’Académie française
Le Regard Libre N° spécial « Langue française » – Sébastien Oreiller et Jonas Follonier
Il nous faudrait plusieurs pages de ce journal pour énumérer le parcours et les différentes fonctions de M. Laurent Pernot. Directeur de l’Institut de grec de l’Université de Strasbourg, il est membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres depuis 2012 et membre sénior de l’Institut Universitaire de France. Le 13 novembre 2014, par décret du Président de la République, Laurent Pernot a été nommé chevalier dans l’Ordre national du Mérite. Nous avons eu la chance de pouvoir l’interroger sur la rhétorique, dont il est un spécialiste internationalement reconnu.
S. O. et J. F. : La rhétorique n’a point de secret pour vous. Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans ce domaine ?
Laurent Pernot : Personnellement, j’aime tout dans la rhétorique : l’élégance de la forme, les belles périodes, les réparties spirituelles, la discipline de l’intellect pour concevoir et ordonner les idées, l’analyse minutieuse des énoncés, la psychologie des auditoires… J’aime aussi l’élan collectif qui porte les rhétoriciens du monde entier et les fait se rassembler dans des sociétés internationales, comme la Société internationale d’histoire de la rhétorique (International Society for the History of Rhetoric), la Rhetoric Society of America, l’American Society for the History of Rhetoric, l’Organización Iberoamericana de Retórica, et tant d’autres. Mais s’il faut faire un choix, ce qui me paraît le plus important est le rôle de la culture rhétorique, des schémas et des modèles rhétoriques, dans le fonctionnement de la vie politique.
Cette passion ne doit pas toujours être facile à revendiquer.
Effectivement. Dans l’usage courant, le mot « rhétorique » est souvent péjoratif. C’est que la rhétorique suscite un double recul. Elle fait peur et elle fait pitié. Pitié, parce qu’elle est associée à une réputation de pauvreté intellectuelle, d’emphase, de sclérose et de scolastique, en raison de l’aridité des listes de figures ou du vide supposé des grilles de « lieux communs ». Peur, parce que la rhétorique est vue comme une arme redoutable, un art de tromper et de manipuler, sans préoccupation de vérité ni de moralité. Continuer la lecture de Rencontre avec Laurent Pernot, de l’Académie française