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Critique

«Hereditary»: on en perd la tête!3 minutes de lecture

par Thierry Fivaz
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Avec Hereditary, film en compétition internationale au Neuchâtel International Fantastic Film Festival (NIFFF), le jeune réalisateur new-yorkais Ari Aster réussit son pari: celui de nous faire perdre la tête et de nous glacer le sang.

C’est une famille aux apparences ordinaires dans laquelle beaucoup d’entre nous se reconnaîtront: Annie (Toni Collette), mère certes un peu distante, mais aimante; Steve (Gabriel Byrne), père au visage doux et à la présence calme et réconfortante; deux enfants, l’aîné Peter (Alex Wolff), encore en pleine adolescence, et sa cadette Charlie (Milly Shapiro), plus jeune et dont le visage particulier nous fait comprendre que son entrée dans la vie ne fut pas des plus paisibles.

A la mort de la grand-mère qui partageait leur quotidien, chacun des membres de la famille conduit son deuil à sa manière. Si celui du père et du fils se fait pudique, voire détaché, celui d’Annie et de sa fille Charlie se fait plus contrasté. La petite fille est bouleversée alors que sa mère, stoïque, ne ressent aucune tristesse. Mais est-ce le choc de la mort de sa mère qui plonge Annie dans cette apparente ataraxie? Non, car cette mère, elle ne l’aimait pas. Annie a toujours su (et regretté) que sa mère fût étrange, inquiétante. D’ailleurs, à la naissance de Charlie, cette vieille folle voulait même l’allaiter. Mais pour Annie, la chose la plus détestable était la passion que nourrissait sa mère pour l’ésotérisme.

Du drame à l’épouvante

Hereditary compte deux films en un. La première partie est un drame, horrible et affreux. Charlie est morte et les hurlements que pousse Annie lorsqu’elle apprend la mort de sa fille sont à la limite du supportable. Ari Aster film ici l’innommable, l’inimaginable d’une manière brutale et réaliste. Car s’il y a un mot quand on perd une épouse (veuf), ou un époux (veuve), ou quand on perd ses parents (orphelin), il n’y a pas de mots pour qualifier l’horreur qu’il y a de perdre un enfant.

A la dérive, ne sachant comment faire face à son deuil, quel moyen Annie pourrait-elle trouver pour faire revenir sa fille? Une réaction normale, après tout, que de chercher à revoir son enfant. Mais si c’était par ce refus d’accepter la réalité qu’on entrait dans l’épouvante? Frissons garantis pour ce film qui sera projeté à nouveau dans le cadre du festival au cinéma des Arcades, à Neuchâtel, ce vendredi 13. Evidemment.

HEREDITARY (Ari Aster) – NIFFF – International competition
Cotations :F
Fuyez !
FFFFF
Frustrant
FFFFFFFFF
Fantastique !
Virginia Eufemi
Thierry FivazFFFF
Jonas FollonierFFFF
Hélène Lavoyer

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