Le Regard Libre N° 23 – Jonas Follonier
Westworld, une série télévisée produite par HBO (auxquels nous devons le succès planétaire Game of Thrones) et dont la première saison a été diffusée en 2016, n’est pas une série comme les autres. Elle ne se concentre ni sur des histoires de sexe ou d’amourettes, ni sur des intrigues policières qui se ressemblent toutes. Non, elle pose avant tout des questions philosophiques.
Cette série futuriste dérivée du film Mondwest (1973) met en scène un parc d’attraction animé par des androïdes et proposant aux visiteurs de s’immerger dans le contexte du far-west. Ce décor permet au téléspectateur de se confronter au futur très présent des robots et de se demander s’ils ont une conscience, s’ils sont vivants, ou encore si leurs émotions sont aussi vraies que les nôtres ou s’il s’agit de pseudo-émotions.
La série va encore plus loin: à travers le personnage de Ford, le directeur du parc, elle nous invite à remettre en question l’idée selon laquelle nous-mêmes, êtres humains, aurions une conscience. De plus, existe-t-il quelque chose comme un esprit, une âme, ou est-ce que tout est physique, comme l’affirment les tenants du physicalisme, une doctrine philosophique contemporaine?
Outre son parfum de théorie des mondes possibles à la David Lewis, Westworld s’inscrit enfin dans une démarche réflexive: les scénaristes du parc font écho aux scénaristes de la série et dotent ce genre télévisé majeur d’une dimension bienvenue, celle de l’auto-critique. Pour toutes ces raisons, je ne peux que recommander de devenir addict à cette série événement.
Ecrire à l’auteur: jonas.follonier@leregardlibre.com