Le Regard Libre N° 30 – Loris S. Musumeci
Une jeune femme marche dans la rue. Sa robe légère donne aux deux jambes fines et sveltes qu’elle promène un mouvement de valse. Languissante. Strié jaune pastel et bleu clair, le vêtement de lin complète la poésie du bas de son corps. Par une taille modelée tout en grâce et subtilité, ainsi qu’un buste épousant la peau mais aéré. Pour laisser respirer la vie qui bat en son plein.
La fille discrète s’assied doucement à la terrasse d’un café. Ses pieds, chaussés de luisantes ballerines, se croisent sous la chaise de bois tressé. Une fois celle-ci installée avec pudeur, l’instant est à la révélation d’une ineffable face. A peine le voile de lunettes noires retiré, quelques taches de beauté s’envolent vers le soleil brûlant, immobile.
Et les cheveux, d’un châtain clair plus frais que l’eau des glaciers, glissent sans détours jusqu’au dossier. Telle une vague, le balancement de sa tête donne à sa nuque droite un souffle précieux. Cette femme est complète. Sublime. Irrésistible. C’est l’été.
A chaque saison sa moisson : la nostalgie en automne, le repos en hiver, la renaissance au printemps, et le désir pour l’été. Le mois d’août en chaleur écoutera les corps chanter ; danser les lèvres des dames en souplesse. C’est un programme sensuel qui s’annonce. Et avant que les jambes des reines de nos cœurs ne se recouvrent, reportant le désir dans sa grotte, il convient de se réjouir sans entraves ni attente.
Ecrire à l’auteur : loris.musumeci@leregardlibre.com
Crédit photo : © surlaterrasseduncafe.com