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Russie: l’après-Poutine en question suite aux manifestations2 minutes de lecture

par Clément Guntern
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Les lundis de l’actualité – Clément Guntern

La semaine dernière et celle d’avant, environ deux mille citoyens russes ont été arrêtés à Moscou alors qu’ils manifestaient pacifiquement pour des élections plus libres. En vue des élections locales, le pouvoir avait invalidé la candidature de personnalités indépendantes, ne laissant tranquilles dans les rangs de l’opposition que les communistes et les ultra-nationalistes, pas vraiment opposés à Moscou.

De plus, depuis le début de l’année, un nombre grandissant de hauts fonctionnaires et d’élus ont été arrêtés à travers tout le pays en invoquant des faits de corruption ou de crimes économiques. Dans le même temps, les avertissements se sont multipliés de toutes parts pour mettre en garde contre la situation du pays: santé, emploi ou encore écologie sont autant de domaines où la Russie se retrouve en situation plus que précaire depuis bien longtemps.

Sur la scène internationale, le pays semble s’isoler de plus en plus de l’Occident par son intervention en Syrie et ses coups de force tant dans l’affaire Skripal que dans la présidentielle américaine. Jusqu’ici, le prestige du président et son image d’homme fort, seul capable de relever le pays, lui ont permis de rester le maître incontesté de la Russie. Mais les nuages s’accumulent sur la société et l’économie russes, d’autant plus que Vladimir Poutine ne compte pas se représenter après 2024. Ce qui pourrait laisser un grand vide, appelant son lot de confrontations pour le pouvoir.

A lire aussi: Vladimir Poutine: autoritariste de l’Ancien Monde ou stratège hors pair?

Ces problèmes d’ores et déjà prévisibles de transition politique seront sans doute amplifiés par un système politique et institutionnel qui se base sur des fondations bien fragilisées depuis quelques décennies. Les manifestations de ces dernières semaines sont la preuve d’une fébrilité et du manque de cadre à une transition pacifique. Les règles électorales sont bafouées, la justice est tout sauf indépendante et impartiale, ce qui ne présage rien de bon pour l’après 2024.

Car la Russie n’est une véritable démocratie qu’en apparence. C’est un réalité un régime d’apparence qui sait manœuvrer pour ne pas révéler son vrai visage. Les fausses informations circulent et tendent à chaque fois à délégitimer la parole des adversaires en faisant planer le doute, des arrestations arbitraires sous le couvert de la loi et pour des durées relativement courtes afin de ne pas heurter aux manipulations d’élections – le tout sans jamais réellement franchir les limites qui feraient basculer le Kremlin dans le camp des dictatures avouées.

Voici le nouveau visage de l’autoritarisme dans un monde où on l’accepte de moins en moins. Il se cache et évolue dans les limites troubles de l’interprétation et de la justification fallacieuse. L’apparence de droit n’est pas le droit, et c’est précisément ce qui définit aujourd’hui la famille européenne. Les incendies qui ravagent l’est de la Sibérie sans que Moscou ne s’en soucie réellement jusqu’à récemment sont en réalité un symbole de l’action de Poutine. Il préfère perdre beaucoup que de laisser ternir de son honneur et celui qu’il prête à la Russie.

Ecrire à l’auteur: clement.guntern@leregardlibre.com

Crédit photo: Wikimedia / CC BY-SA 4.0

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