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«McQueen»: un magnifique documentaire intimiste3 minutes de lecture

par Hélène Lavoyer
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Les mercredis du cinéma – Hélène Lavoyer

« La mode est une petite bulle et, parfois, j’ai juste envie de la faire éclater. »

Qui était Lee Alexander McQueen ? Alors que le nom ne provoquera aucun écho dans la mémoire de certains, il rappellera à beaucoup un couturier révolutionnaire, ayant transposé dans ses créations une énergie vitale habitée de violence, de sang, de traumatismes, et qui s’était ôté la vie en février 2010. Réalisé par Peter Ettedgui et écrit par Ian Bonhôte, le documentaire McQueen rend hommage et surtout justice à l’artiste complet que fut Lee Alexander McQueen.

Jeunes adultes à la fin des années nonante, Ian Bonhôte et Peter Ettedgui vivaient à Londres. Le premier, alors étudiant en réalisation, avait depuis le club dans lequel il travaillait une fenêtre sur le studio du créateur. Peter Ettedgui, lui, savait de l’homme ce que son père, propriétaire des magasins de vêtements Joseph, lui avait dit : « Ne crois pas à toute la merde que l’on dit sur lui. C’est un garçon charmant et un tailleur de génie. »

La transmission de l’énergie McQueen par le cinéma

En cinq chapitres nommés selon les collections de McQueen ayant bouleversé le monde de la mode ou marquant des chapitres décisifs de sa vie personnelle, le tandem Bonhôte-Ettedgui transpose au cinéma non pas uniquement l’art mais également la personne, racontée par sa famille, ses amis, collègues et petits amis. L’entièreté du documentaire repose sur la collaboration, la recherche et la passion. Des mots selon lesquels McQueen semblait vivre.

Dans sa structure, le documentaire respecte ces cinq « tapes » (bande, ruban en anglais), les ouvres et les clos avec fluidité et cohérence. Le générique ouvrant la séance est déjà empreint de l’« énergie McQueen » : un crâne fleurissant, s’ornant d’or ou de rubans. Le morbide au service du beau et de la créativité, sur une musique aux mélodies stridentes, mais belles.

Alors que la première partie semble vouloir montrer la créativité « violente » d’Alexander McQueen, une deuxième nous en donne le pourquoi et le comment. Patchwork d’images d’archives (parfois prises par McQueen lui-même) et d’entretiens intimistes, la plongée dans la vie personnelle de Lee, à la créativité insatiable, est directe, rapide, mais ne perd jamais de son intérêt.

L’homme derrière les ciseaux

« Je veux transmettre de l’émotion. Sinon, mon travail ne sert à rien. » Lee Alexander McQueen

Le génie de Bonhôte et d’Ettedgui n’a pas été de respecter une trame chronologique sectionnée selon les collections (donc, le travail) de McQueen. Il réside plutôt dans le fait que malgré cette organisation autour de son parcours professionnel, – notamment ses débuts chez Givenchy – c’est sur sa personnalité et sa vie sociale que l’on apprend. Car le risque était surtout de tomber dans la présentation de ses créations qui mériteraient chacune une analyse artistique approfondie.

L’homme torturé que l’on croit connaître lorsqu’on porte un intérêt à la mode se révèle ; sensible, espiègle, turbulent. Quoique marqué par un passé dans lequel il ne cesse de fouiller et qu’il révèle tout en se révélant à lui-même, Lee Alexander McQueen est, sur les images qui le ramènent à la vie, un être souriant et d’une détermination extrême, sans faille, osant toutes les questions.

Qui était Lee Alexander McQueen ? Donner ici ne serait-ce qu’un bout de celle proposée par Ettedgui et Bonhôte serait une insulte à leur travail. Si Lee vivait avec l’ambition de transmettre de l’émotion, cette volonté s’est transposée dans le documentaire et c’est avec émotion que tombe le rideau qui flottait sur lui, permettant une compréhension de l’art par celle de l’homme.

Ecrire à l’auteur : helene.lavoyer@leregardlibre.com

Crédit photo : © Ascot Elite Entertainment

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