Les mercredis du cinéma – Melisa Oriol
Bien que l’histoire du film ne soit pas celle que l’on connaît avec Sasha, Pierre et Ondine, Rob Letterman réussit avec douceur et humour à nous renvoyer à nos plus jeunes années dans un univers rempli de Pokémons.
C’est entourée d’enfants et avec appréhension que je me suis installée dans la salle de cinéma pour voir Pokémo: Detective Pikachu. Comment ce phénomène planétaire pouvait-il être adapté, qui plus est, sans le célèbre Sasha? Et pourtant, il n’a fallu au film que quelques minutes seulement pour me faire retomber dans ma plus tendre enfance. C’est bien évidemment autour de Pikachu que se déroule toute la trame. Pikachu, qui est tantôt colérique, tantôt dépressif mais souvent hyper optimiste, est détective et tente de comprendre ce qui est arrivé à son coéquipier Harry Goodman (Ryan Reynolds).
Souvenirs, souvenirs
C’est avec le fils de ce dernier, Tim Goodman (Justice Smith), que les deux acolytes vont mener l’enquête. On va découvrir au fil du récit, dans la ville de Ryme City, un Mackogneur qui s’occupe du trafic, un Ronflex qui bloque la circulation pour cause d’une petite sieste ou encore un Rondoudou qui endort les gens dans un bar-karaoké: autant d’éléments qui ne peuvent que nous décrocher un sourire.
Si les enfants de la salle ont apprécié le film, les «adultes» ne sont pas en reste. Le film est divertissant et drôle, mais il fait aussi de nombreux clins d’œil aux spectateurs qui ont grandi entourés des Pokémon et qui, à dix ans, se levaient le samedi matin avec enthousiasme et regardaient un épisode de Pokémon à la télévision, les yeux encore tout endormis. C’est ainsi, dans quelques phrases et quelques séquences, que surgissent intelligemment les références. La plus jouissive reste peut-être la séquence durant laquelle Pikachu, triste, pour une raison que je ne divulguerai pas, commence à chantonner la musique du générique de la première saison du dessin animé. C’est un élan de joie nostalgique et de fredonnements qui s’est emparé des plus âgés de la salle.
Un visuel soigné
Le visuel n’est pas non plus délaissé. Les Pokémons sont réalisés avec une grande finesse dans les détails, on serait presque tentés de caresser le pelage de Pikachu tant il est vraisemblable, ou encore les écailles de Dracaufeu. Les images de la ville font penser tant à Blade Runner qu’à Avatar ou Sherlock Holmes; absolument tout permet de nous immerger dans cet univers si particulier, où Pokémons et dresseurs vivent en harmonie. Il semble presque naturel de voir déambuler ces petites créatures aux côtés d’acteurs humains. La collaboration américano-japonaise, elle, se ressent fortement dans les différentes ambiances au travers desquelles évolue le film.
Même si l’histoire reste un peu bateau et parallèlement tente de redorer l’image d’un père aux yeux de son fils, c’est réellement sur l’univers que le film met l’accent principal et il le fait avec brio. On peine à revenir à la réalité, tant le plaisir du passé est prégnant. C’est avec un regard et un sourire enfantins que je suis sortie de la séance. Que l’on soit adepte de la première génération ou de la dernière, le film saura nous réunir ensemble pour la victoire.
Ecrire à l’auteur: melisa-orl@hotmail.com
Crédit photo: © Legendary and Warner Bros
POKEMON: DETECTIVE PIKACHU |
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ETATS-UNIS, JAPON, 2019 |
Réalisation: Rob Letterman |
Scénario: Dan Hernandez, Benji Samit, Derek Connoly, Rob Letterman |
Interprétation: Ryan Reynolds (doublage de Detective Pikachu), Justice Smith, Kathryn Newton, Bill Nighy, Ken Watanabe |
Production: Legendary Entertainment, Too Company LTD, Warner Bros, The Pokemon Company |
Distribution: Warner Bros Switzerland |
Durée: 1h45 |
Sortie: 8 mai 2019 |