Les mercredis du cinéma – Edition spéciale: L’amour au cinéma – Alissa Musumeci
Hazel Grace Lancaster dépend d’un tube d’oxygène depuis son plus jeune âge à cause d’un problème respiratoire. Ce qui ne l’empêche pas de rencontrer la personne qui offrira un nouveau tournant à sa vie: Augustus Water, surnommé «Gus». Lui est privé de l’une de ses jambes par suite d’un cancer. Malgré les horreurs que la vie a décidé de lui réserver, Gus s’engage à faire découvrir le bon côté de la vie à Hazel, en oubliant pour quelques précieux instants la maladie. Il lui offrira l’éternité alors que leurs jours sont comptés.
Film inspiré du best-seller de John Green sorti en 2012, qui s’inspire d’une citation de Roméo et Juliette pour son titre francophone: «A pris naissance, sous des étoiles contraires, un couple d’amoureux.» Roman adapté à la jeunesse, qui transmet cependant un message d’une puissance infinie à toutes les tranches d’âge.
Josh Boone, le réalisateur du film, a tenu à imager avec précision le contraste de caractère entre les personnages principaux. Hazel, seize ans, semble déjà avoir perdu le goût de la vie d’adolescente jusqu’à atteindre le point de repousser l’amour des autres, contrairement à Augustus. En effet, il ne se montre à aucun moment déstabilisé par la froideur d’Hazel à son égard. Le jeune homme, rempli de joie et de bonne humeur, vit sa vie exactement comme un ado banal, il laisse place aux sentiments qu’ils soient positifs ou négatifs, tout en étant conscient de ce qui lui arrive.
Autre élément très fort: l’acceptation de la mort. Gus organise ses pré-funérailles, il tient à assister aux éloges funèbres qu’Hazel prononcera le jour de son enterrement. Le jeune homme sait pertinemment que la mort est un passage inévitable et de plus en plus proche quand il apprend la présence de métastases partout dans son corps; ce n’est pas pour autant qu’il se montre abattu. La maladie lui a forgé une maturité atypique pour un jeune de son âge.
La présence d’une quantité importante de jeux de mots donne un rythme particulier et unique au film. La relation des deux jeunes est basée sur une réplique de l’histoire avec sa métaphore clef: «Peut-être que ‘OK’ sera notre ‘Pour toujours’.» Mot tout à fait banal, qui au fur et à mesure deviendra quasiment un synonyme de «ne baisse pas les bras, nous sommes ensembles». Une émouvante leçon de vie, concentrée en un seul film.
Ecrire à l’auteure: alissa.musumeci@leregardlibre.com
Crédit photo: © Temple Hill Entertainment