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«The Red Phallus»2 minutes de lecture

par Le Regard Libre
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Festival International de Films de Fribourg – Amélie Wauthier

Sangay est une jeune Bhoutanaise de 16 ans qui vit seule avec son père. Ce dernier sculpte des phallus en bois, sorte de talismans supposés chasser les mauvais esprits, et travaille dur alors que sa fille ne semble pas trouver de sens à sa vie. Introvertie et revêche, l’ado donne du fil à retordre à ses proches, de son père à son copain en passant par le directeur de son école. Tant de figures masculines plus âgées contre lesquelles Sangay se rebelle et tente de s’émanciper.

C’est l’histoire d’une femme, prisonnière de sa condition «I’m just a girl, I don’t think I can». Une femme prisonnière de la vallée suffocante où elle est née et ne se voit guère d’avenir, prisonnière des traditions, de l’honneur. C’est le combat d’une femme qui laisse parfois échapper des brins de son immense colère qu’elle parvient de moins en moins à maîtriser.

Ce qui frappe dans The Red Phallus, c’est la majesté des décors tant par la nature que par la façon dont elle est filmée. On est en pleine campagne bhoutanaise, au cœur d’une vallée verdoyante où le brouillard dissimule le ciel et l’horizon. Les plans sont larges, le rythme est lent. On entend le bruit des oiseaux, celui du vent et le poids du silence. Les dialogues, plutôt rares, sont nerveux et violents – on ne communique pas, on se bat! Autant de facteurs qui contribuent à mettre en place une tension qui nous fait redouter l’explosion à tout instant.

Les images sont belles et puissantes, qu’elles soient visuelles ou symboliques. Outre la critique du patriarcat, il est question de masques, ceux que l’on porte pour dissimuler un secret, une faiblesse, une émotion… L’esthétisme du film est beau et fragile à la fois, confrontant le spectateur à la beauté, à la poésie et à la violence, au malaise en même temps.

Toutefois, malgré les nombreuses qualités plastiques et scénaristiques de ce film, ce fut un soulagement qu’il ne dure pas plus de huitante-cinq minutes. En effet, cette lenteur et ce manque d’action peuvent parfois venir à bout de la patience et de l’intérêt du spectateur…

Ecrire à l’auteur :  ameliewauthier@gmail.com

Crédit photo : © The Red Phallus

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