Archives par mot-clé : esthétique
Elsa est le Christ dans «La Reine des Neiges 2»
Les mercredis du cinéma – Loris S. Musumeci
Anna et Elsa reviennent. Après l’immense succès de 2013, les deux jeunes filles mignonnes deviennent deux femmes ravissantes. Libérée, délivrée n’a encore pas fini de retentir dans les oreilles des enfants, que déjà La Reine des Neiges 2 s’impose dans les salles de cinéma du monde entier, avec les mêmes amis toujours aussi drôles et attachants, comme Olaf le bonhomme de neige.
Lire la critiqueLa haute-couture, un monde fait de dérives et de désinformation
Le Regard Libre N° 46 – Hélène Lavoyer
Le secteur mode de l’industrie du luxe est un monde à deux visages. Le premier est hypnotique, esthétique. Il a bâti une image forte et lisse de la mode, en utilisant le savoir-faire et la rareté comme arguments pour justifier la valeur monétaire démesurée de produits d’une qualité soi-disant exceptionnelle. La seconde face, insidieusement cachée, se révèle injuste sur le plan éthique, en désaccord avec les valeurs prônées par les marques elles-mêmes.
Lire l’articleLa musique, du silence à la mystique
«Mandy», psychotique et psychédélique
Neuchâtel International Fantastic Film Festival – Jonas Follonier
Présenté en première suisse à la dix-huitième édition du NIFFF (Neuchâtel International Fantastic Film Festival), Mandy est le deuxième long-métrage du réalisateur George P. Cosmatos. Il met en scène un couple heureux, mais déjà bizarre, reclus dans une maison en bois au milieu d’une forêt: Red, un gaillard attendrissant (incarné par l’excellent Nicolas Cage) et Mandy, une femme qui rêvasse (interprétée par Andrea Riseborough). Vous la trouvez un peu «hippie», un peu «spirituelle»? Vous n’avez encore rien vu. Car les fous de Jésus qui vont soudain se pointer dans cet endroit reclus et brûler vive cette dernière sous les yeux de son conjoint sont d’un tout autre type.
Continuer la lecture de «Mandy», psychotique et psychédélique«L’Ile aux chiens», une œuvre d’art complète
Les mercredis du cinéma – Virginia Eufemi
Japon, dans un futur proche. Tous les chiens de la ville de Megasaki souffrent de la grippe canine et de la fièvre de la truffe, des maladies apparemment contagieuses pour l’homme. Le maire Kobayashi décide alors d’isoler – littéralement – ces chiens sur une île abandonnée où sont déversés tous les déchets de la ville. En guise de gage, le maire y envoie son propre chien, Spots. En six mois, l’île se peuple de tous les chiens de la ville, tous mystérieusement atteints de cette fièvre dangereuse. Ici, leurs journées se déroulent entre une bagarre pour un sac poubelle et la remémoration de leur passé domestiqué, jusqu’au jour où atterrit sur l’île un petit pilote à la recherche de son meilleur ami à quatre pattes.
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«Unicórnio», un film unique
Festival International de Films de Fribourg – Jonas Follonier
«Es-tu triste?
– Non, je suis seule.»
En 1818, quelque deux mille Suisses dont huit cents Fribourgeois ont traversé l’Océan pour aller fonder Nova Friburgo, une ville importante actuellement dans l’Etat de Rio de Janeiro. Deux cents ans plus tard, le Festival International de Films de Fribourg (FIFF) a décidé de mettre notamment le Brésil dans ses pays d’honneur. Ce pays recèle un cinéma important, et le premier film que nous avons vu pour notre couverture du festival est l’un d’entre eux: Unicórnio.
Continuer la lecture de «Unicórnio», un film unique« Vers la lumière » : entre perte et oubli
Les mercredis du cinéma – Hélène Lavoyer
« Rien n’est plus beau que ce que l’on a sous les yeux, et qui s’apprête à disparaître. »
Un homme entre dans un cinéma. Il place des écouteurs dans ses oreilles. « Testo, testo », dit la voix émanant des écouteurs, en japonais. Silence et obscurité. Le champ s’ouvre sur une rue japonaise. Misako Ozaki (Ayame Misaki) décrit en son for intérieur les événements qui s’y déroulent et les personnes la peuplant à l’instant. Un par un, tous passent sous le regard de la jeune femme. Et puis seule la voix. Dans une petite salle de bureau, nous retrouvons alors Misako et comprenons sa frénésie descriptive ; elle est chargée de créer le texte d’audiodescription d’un film. Continuer la lecture de « Vers la lumière » : entre perte et oubli
L’art, essence de la mode?
L’éthique du raffinement
Le Regard Libre N° 21 – Adrien Faure
Les valeurs nous meuvent. Elles déterminent nos émotions et nos émotions déterminent nos actes. Par exemple, c’est parce que je pense que la liberté est une valeur importante que je ressens de l’indignation lorsque je vois la liberté d’individus violée. L’indignation (émotion) m’incite ensuite à vouloir mettre fin (acte) à la violation de la liberté (valeur). Parce que les valeurs jouent un rôle crucial dans notre vie en guidant nos actes, il convient de nous demander : quelles valeurs devons-nous adopter dans notre vie pour nous réaliser en tant qu’individus ?
La multiplicité et la diversité des individus rend difficilement envisageable l’idée qu’il existe une éthique, un code moral, adapté à tous. J’ai tendance à penser qu’il existe des types d’individus (et peut-être aussi des phases de vie) pour lesquels certaines valeurs seront plus valables que pour d’autres. La clef réside probablement ici dans la comparaison de différentes éthiques de vie pour que chacun puisse se construire au mieux en sélectionnant ce qui lui correspond. En réfléchissant sur quelles étaient les valeurs les plus importantes pour moi, j’en suis venu à considérer une valeur peu commune (en tout cas rarement considérée, il me semble) : le raffinement. Essayons un peu d’explorer ce que l’on pourrait dire sur cette valeur (considérez cet exercice comme une improvisation intellectuelle – de la même façon qu’au théâtre les comédiens improvisent parfois, je m’élance sur la scène le cœur à nu sans souffleur ou texte prédéfini). Continuer la lecture de L’éthique du raffinement