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«Je veux juste en finir», moi aussi6 minutes de lecture

par Kelly Lambiel
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Les plateformes ciné du samedi – Kelly Lambiel

Thriller psychologique? Film d’horreur? Road movie cauchemardesque? Film d’auteur? Aucune idée. Perché? Profond? Ennuyeux? Poétique? Je ne sais pas. Moi aussi Je voulais juste en finir. Mais pourquoi? Parce que j’ai aimé ça? Je n’irais pas jusque-là. Parce que j’ai détesté ça? Non, je ne crois pas.

Branlette intellectuelle

Charlie Kaufman: Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Dans la peau de John Malkovich, Adaptation… Génie. Scénariste brillant, voilà qu’il réalise, et ce n’est pas la première fois, m’apprend Wikipédia. Faut que je me mette à jour avec sa filmographie, tiens. Ça fait un moment que j’ai pas eu de coup de cœur cinématographique. C’est nul. Jessie Buckley. Je l’ai bien aimée dans Chernobyl et, même si je n’avais d’yeux que pour Tom Hardy (qui revient bientôt dans un Stephen King il me semble, je me réjouis) je crois bien qu’elle a joué dans Taboo aussi.

Jesse Plemons. Sa tête me dit quelque chose, c’est sûr… Je ne sais plus. En revanche, Toni Collette, oui: United States of Tara. Je ne comprends pas pourquoi ils ont annulé la série. C’était génial. Y a que les américains pour croire que l’audience fait la qualité. Ils ont fait pareil pour Pushing Daisies, d’ailleurs. J’ai toujours pas digéré. Ce sacré Remus Lupin est là aussi. Ça me fait penser que j’ai lu hier qu’Emma Watson mettait un terme à sa carrière. C’est pas fou ça? Bref, je crois bien que je vais me laisser tenter par ce film, en plus, il est sur Netflix. J’ai hâte de retourner au cinéma. C’est pas pareil dans mon lit quand même.

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Je sais, vous vous dites sûrement que je délire totalement. «C’est pas comme ça qu’on écrit une critique». Ok, c’est pas dans les règles. N’empêche, si vous avez eu le courage de lire ce texte jusqu’ici, ce que j’espère je ne vous le cache pas, c’est peut-être parce que j’ai titillé votre curiosité avec ma logorrhée. «Elle veut aller où avec ces circonvolutions verbeuses? Elle peut pas juste parler du film comme elle fait d’habitude?» Mais en fait «elle» le fait déjà car Je veux juste en finir est précisément un film dans lequel on parle beaucoup, dans lequel on s’égare beaucoup aussi, mais duquel rien ne sert de parler. Ce qu’il faut c’est expérimenter.

Et, lui aussi, est éprouvant. Mais si vous parvenez à franchir le deuxième obstacle (cet article étant le premier), à savoir, la séquence de la voiture, huis clos de presque trente minutes dans lequel les deux protagonistes ont une discussion difficile à suivre sur le sens de la vie, s’ouvre alors un monde rempli d’interrogations et… de nouveaux obstacles. Dans ce royaume où l’oxymore est roi, le grotesque se marie au sublime et le malaise côtoie tour à tour l’ennui et le suspense. En somme, on aime ou on déteste, on se délecte ou on subit.

Plongée dans les méandres de la mémoire

Tout commence avec Louise (elle s’appelait pas Lucie au début?) dont la voix over nous apprend qu’elle souhaite justement en finir avec Jake, son petit ami impatient et hautain dont elle s’apprête à rencontrer les parents. A mesure que grandit le malaise – merci les essuie-glace, le bla-bla et la neige – Jake semble lui aussi s’impatienter. Est-ce qu’il entend les pensées de la jeune physicienne ou est-ce qu’il a du poil à gratter dans son slip? Et puis c’est qui le vieux du début? Bref, on verra bien… La maison est vide. Punaise il sort d’où ce chien? Et pourquoi Jake est terrifié par la porte de la cave? Ça commence à m’intriguer. J’aime bien.

Voilà les parents. Ils sont bizarres eux aussi. Ils ont l’air gentils mais un peu perdus. Il y a quelque chose de dérangeant chez eux. Tiens, elle est peintre maintenant, mais c’est Jake qui signe ses toiles! Et elle change de vêtements, de prénom, comme ça, sans que ça ne choque personne? Là, c’est moi qui suis perdue. Et puis, il n’y a que moi que ces conversations sans queue ni tête dérangent? Bon, Jake aussi semble agacé. Je rêve ou les parents vieillissent à vue d’œil? Ça fait combien de temps qu’ils sont dans cette maison? Je me demande si moi aussi je perds mon temps. J’espère qu’il y aura une explication. Je ne sais toujours pas qui est ce vieux.

Le rythme s’accélère, c’est de plus en plus glauque. Ils ont tous l’air de psychopathes. Sauf le vieux. Je crois que je commence à comprendre. Je trouve de nouveau que c’est pas mal en fait. Je pense que la fin va me plaire. Ah, oups. C’est une comédie musicale maintenant. Permettez, je retourne ma veste une dernière fois. Ça peut pas se terminer comme ça! Qu’est-ce qu’il fait là ce cochon rose? Je reconnais cette scène – Un homme d’exception – j’adore ce film. D’accord. Ça fait sens. Je l’aime bien au final ce vieux. Je l’aime bien finalement ce film. Je crois.

Ecrire à l’auteur: kelly.lambiel@leregardlibre.com

Crédit photos: © Mary Cybulski/Netflix

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